mercredi 29 décembre 2010

Les Etats-Unis potentiellement dans l'embarras à l'ONU sur une résolution palestinienne



Les Palestiniens devraient demander au Conseil de sécurité des Nations Unies de condamner les colonies. On peut lire quelques extraits du premier draft de la résolution sur Internet, comme sur le Washington Post ici. J'imagine que la délégation palestinienne est à l'origine de la fuite et la tactique est très habile. En effet, ce premier jet condamne les colonies "comme illégales et constituant un obstacle majeur pour arriver à une paix juste, durable et globale". La résolution demande le retrait israélien, mais sans appliquer de sanctions, ce qui forcément pose la question de la position américaine.

Il faut interpréter ce geste dans un contexte plus global. Depuis quelques mois, la stratégie de l'Autorité palestinienne est de chercher la reconnaissance de la Palestine un peu partout et d'utiliser tous les moyens pour légitimer ses actions et par conséquent délégitimer Israël. Plusieurs pays d'Amérique latine ont d'ailleurs récemment reconnu la Palestine, ce qui a forcément créé un débat au sein d'autres pays, dont la France, qui s'en tient à la position de l'Union Européenne sur la question.  

Je me demande alors comment les différents membres du Conseil vont réagir et notamment les Etats-Unis, mais la France et la Grande-Bretagne également, face à cette résolution. Il est évident que l'impact serait purement symbolique, mais une condamnation du Conseil de sécurité - donc avec le soutien de Washington - serait forte. Barack Obama peut-il se permettre de ne pas faire usage de son veto, alors même qu'il l'avait promis à Israël récemment ? C'est là toute la question. On connait la tendance forte des Etats-Unis à poser leur veto contre toute résolution critique à l'égard d'Israël. Néanmoins, le contexte est aujourd'hui tel que la question peut se poser. Malgré la très généreuse offre des Etats-Unis il y a deux mois pour qu'Israël étende son interdiction d'agrandir les colonies de 90 jours, l'Etat hébreu avait dit non. En théorie donc, Washington ne romprait pas sa promesse si l'ambassadeur américain Susan Rice n'utilisait pas son veto. Les Etats-Unis peuvent-ils toutefois se permettre de voter en faveur d'une telle résolution ? Bien évidemment, mais c'est peu probable. Plus envisageable serait que les Etats-Unis s'abstiennent, mais ce serait un signal très fort à l'encontre de Tel Aviv. On se souvient que début juin, Israël avait fait part de sa colère, alors que les Etats-Unis semblaient en voie de soutenir une résolution sur la non-prolifération nommant spécifiquement Israël - qui n'apparait finalement pas dans la résolution finale.

Il sera également intéressant de suivre les votes français et britannique. Je ne vois pas l'ambassadeur français Gérard Araud s'abstenir ni utiliser son veto, mais la France devrait rester discrète dans sa communication et bien s'abstenir d'aller au-delà de ce que prône la résolution. A ma connaissance, ce sera la première résolution critique à l'égard d'Israël que le nouveau cabinet britannique aura à gérer. Comment va-t-elle se comporter ? David Cameron a déjà montré qu'il n'avait pas peur d'être particulièrement franc sur des sujets délicats, donc un vote en faveur de la résolution est tout à fait envisageable.   

1 commentaire:

Fabien a dit…

"Malgré la très généreuse offre des Etats-Unis il y a deux mois pour qu'Israël étende son interdiction d'agrandir les colonies de 90 jours, l'Etat hébreu avait dit non."

Il semble que la réalité soit plus complexe, à moins de penser que Nétanyahou mente effrontément devant Washington, ce qui paraît peu plausible.
http://fr.jpost.com/servlet/Satellite?cid=1289993772301&pagename=JFrench%2FJPArticle%2FShowFull

 

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