Petraeus n'est pas le premier à critiquer Israël...

Mark Perry revient sur les critiques (démenties) du général David Petraeus quant à l'attitude d'Israël dans la résolution du conflit israélo-palestinien. Il explique que le général en charge de CENTCOM n'est pas le premier à avoir émis des doutes sur Israël. En effet, un peu avant la création de l'Etat hébreu, le général George Marshall - l'auteur du plan - s'opposait férocement à la reconnaissance d'Israël. A l'époque, le Secrétaire d'Etat avait fart de ses réserves auprès du Président Harry Truman dans une conversation rentrée dans l'histoire le 12 mai 1948.

Je suis d'accord avec Perry sur le fait que Petraeus n'est pas le premier haut gradé à faire des reproches à Israël. Il faut déjà se souvenir qu'avant la guerre des Six Jours, c'était la France et non les Etats-Unis, les plus proches alliés de Tel Aviv. Gary Bass de Princeton le rappelle d'ailleurs justement dans une tribune au New York Times il y a quelques jours. 

Dans tous les cas de figure, Perry va un peu vite en besogne. S'il est certes intéressant de rappeler que la gent militaire n'a pas toujours été favorable à Israël, les contextes sont sensiblement différents. La relation spéciale entre les Etats-Unis et Israël était au mieux bourgeonnante en 1948. Aujourd'hui, elle est prospère et l'impact est dès lors beaucoup plus important qu'à l'époque. En outre, Marshall était isolé sur la question et on s'est rapidement rendu compte que son influence n'a pas pesé, puisque les Etats-Unis ont été les premiers à reconnaître Israël. Aujourd'hui, Petraeus n'est pas seul. Le ton de l'administration Obama est très critique vis-à-vis du gouvernement israélien. Je ne sais pas si le timing est complètement lié (c'est également la Pâque juive), mais cela fait pousser des ailes à Salam Fayyad, le Premier ministre palestinien, qui, tout optimiste et enthousiaste, a déclaré à Haaretz que les Palestiniens auraient un Etat l'année prochaine.