La montée en puissance du lobby pro-Israël tendance travailliste J Street inquiète les mastodontes de l'AIPAC et autres alliés jusqu'au-boutiste qu'Israël compte aux Etats-Unis, au point qu'ils ont décidé de lancer une vaste campagne contre ce nouveau lobby.
Bref retour en arrière. Aux Etats-Unis, American Israel Public Affairs Committee (AIPAC) est un lobby extrêmement influent et très riche. Il fait partie du top 5 des lobbies les plus actifs de Washington. A ses côtés, on retrouve de nombreux individus qui sont indépendants, mais soutiennent Israël et une politique américaine plus que généreuse à l'égard de l'Etat hébreu. Sans rentrer dans le complot conspirationniste ou donner dans le certes intéressant mais fumeux argument du "lobby israélien" de Walt et Mearsheimer, il est clair que certaines personnes soutiennent les objectifs d'AIPAC sans pour autant se coordonner avec le lobby.
J Street est un nouveau dans l'arène des lobbies à Washington. Il a été fondé en 2008 et se présente comme une alternative à AIPAC. Si AIPAC devait être le Likud, J Street serait le Parti travailliste. Ils sont pro-Israël, mais surtout ils sont pro-paix et en faveur de la solution à deux Etats. Pendant une période, l'establishment dur pro-Israélien ne se souciait pas de la montée en puissance de J Street, mais à quelques jours de la première conférence annuelle de l'organisation qui se tiendra du 25 au 28, l'ambiance est toute autre. Israël n'est pas fan de J Street. L'ambassadeur d'Israël aux Etats-Unis a toujours refusé de recontrer ses membres et ne participera pas à la conférence.
Daniel Luban sur The Faster Times a un bon résumé de la campagne anti-J Street menée par Michael Goldfarb du magazine néoconservateur The Weekly Standard - qui aurait appelé tous les membres du Congrès pour leur demander de ne pas aller à la conférence - et toute une série de journalistes. Ca va de Philip Klein dans American Spectator à Jennifer Rubin dans Commentary en passant par Lenny Ben-David sur Pajamas Media. Clairement pas les publications les moins conservatrices auxquelles on peut penser. . . A ce jour, 17 personnes se sont retirées de la liste, mais cette conférence aura bien lieu avec en keynote speaker le général James Jones, l'actuel conseiller en sécurité nationale de Barack Obama et si le gouvernement israélien ne sera pas représenté, l'opposition israélienne félicite le travail de J Street et plusieurs hauts représentants seront présents. Voir la liste des intervenants.
C'est important à deux égards que J Street prenne du poids : 1. pour contrebalancer l'omnipotence de l'AIPAC dans le domaine qui réussit très souvent à avoir des positions plus à droite que le Likud et 2. parce que leurs objectifs sont bons tout simplement.
jeudi 22 octobre 2009
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