vendredi 23 octobre 2009

Quelques ingrédients à rajouter dans les négociations irano-américaines?

Une tribune dans la version anglaise de Dar Al Hayat m'a interpellé. Raghida Dergham considère que dans les négociations irano-américaines sur le nucléaire, deux questions manquent à l'appel : le dossier israélo-palestinien et le Liban.

Effectivement, l'Iran joue un rôle prépondérant dans ces deux cas : elle soutient le Hamas et mène une politique militante pour la cause palestinienne - au point même de gêner les pays arabes ; et elle soutient le Hezbollah au Liban. Je me focaliserai plutôt sur la première question.

J'ai deux remarques à cet argument. Tout d'abord, dans ces négociations, il n'y a pas que les Américains et alors que cela est le cas dans de nombreux cas, les Européens ne jouent pas ici un rôle mineur, sans parler de la Russie. Il est donc un peu réducteur de voir le dossier sous le prisme purement irano-américain.

Ensuite, je pense qu'il serait contre-productif d'attirer le dossier israélo-palestinien dans le dossier iranien. Les avancées sur le plan nucléaire iranien sont incrémentales et poussives. Rajouter un éléphant dans la salle ne ferait que renforcer les obstacles à toute avancée. De plus, l'Iran mène une politique particulièrement bottée en faveur de la cause palestinienne et en est devenu le porte-drapeau. Téhéran sait que les pays arabes ne sont pas prêts à adopter une ligne aussi radicale qu'elle sur le sujet, car ils sont divisés sur le Hamas, mais ils ne peuvent pas se prononcer publiquement contre le Hamas, sous peine que cela soit interprété comme un afaiblissement de leur intérêt à la cause palestinienne.

Deux attitudes sont envisageables : soit l'Iran accepte d'inclure ce dossier et est intransigeante au point de tout bloquer pour continuer dans sa politique palestinienne qui leur permet de s'attirer les faveurs de la rue arabe, elle qui ne l'est pas, soit l'Iran refuse de mettre les dossiers sur la même table, parce qu'ils n'ont pas envie de se voir obligés de se retrouver dans le premier cas étant donné que sur le nucléaire, ils peuvent jouer de leurs atouts dans les négociations, marquer des points, gagner en influence et gagner du temps. Enfin, pourquoi les pays négociateurs avec l'Iran voudraient inclure dans les discussions un dossier aussi léthal que la question israélo-palestinienne qui est un poison à toute initiatiave ?

Intégrer la question israélo-palestinienne dans tous les dossiers n'aura qu'une conséquence : bloquer toute éventualité d'avancée. C'est déjà suffisamment difficile ainsi pour éviter de compliquer encore davantage la tâche.

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