mardi 25 août 2009

Le retour du débat sur l'après-Moubarak

A croire que ce débat n'est pas prêt de se terminer... mais qui donc va succéder à Hosni Moubarak à la tête de l'Égypte ? J'en ai déjà parlé à plusieurs reprises et la visite du Président égyptien à Washington a ravivé les spéculations, à défaut d'avoir été riche en substance. Issrandr Amrani, alias The Arabist, détaille le portrait des deux principaux hommes en compétition dans Foreign Policy : Gamal Moubarak et le général Omar Suleiman. Les deux faisaient partie de la délégation qui accompagnait Moubarak.

Le premier est le fils du Président. Il n'est pas militaire, contrairement à tous les dirigeants égyptiens depuis la révolution des Officiers Libres en 1952. C'est un businessman éduqué à l'occidentale. Depuis quelques années, il a "gravi" les échelons en politique et est désormais Secrétaire général adjoint du Parti National Démocratique, le parti au pouvoir.

Omar Suleiman est le chef des renseignements égyptiens. Un militaire pure souche, mais également le seul à avoir une résonance médiatique nationale et internationale. Alors que la gent militaire perd de son influence en Egypte, Suleiman a subtilement pris une place prépondérante sur l'échiquier politique du pays. Cela notamment en étant le principal modérateur des négociations entre Palestiniens et entre Palestiniens et Israéliens. Cela étant, il ne tient aucune responsabilité politique, ce qui l'empêche de se présenter aux élections présidentielles - contrairement à Gamal Moubarak. C'est un détail crucial trop souvent oublié, qui fait que l'un des seuls moyens pour Suleiman de prendre le pouvoir serait d'orchestrer un coup d'Etat !

Sur le blog Baheyya, on peut lire une analyse intéressante sur le débat de l'après-Moubarak. Non, pas tant sur les spéculations, mais sur le type de régime. Plusieurs débats existent entre les promoteurs du parlementarisme - marginalisés -, le régime héréditaire et un gouvernement militaire. Sur le népotisme envisageable des Moubarak, la bloggeuse égyptienne explique un phénomène subtil. A la fois, cela ressusciterait les méthodes d'avant 1952, mais sans la monarchie ; à la fois, cela est présenté par les Moubarak comme un moyen de sortir d'un régime militaire pour ouvrir une phase plus ouverte - ce qui est loin d'être aussi univoque.

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