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Je viens de découvrir que CNBC retransmettait l'émission Meet the Press de NBC le dimanche soir. Grand amateur de l'émission, cela a été une excellente découverte. J'en sors donc. En plus, David Gregory - qui remplace avec brio, je trouve, feu Tim Russert - accueillait le roi Abdallah de Jordanie. Le dirigeant jordanien a passé la semaine aux Etats-Unis à enchaîner les entretiens et rencontres avec différentes délégations politiques et militaires.
Plusieurs points m'ont marqué dans l'interview du roi Abdallah. A toute question sur le Moyen Orient, la solution est dans la résolution du conflit israélo-palestinien, auquel il a souvent fait référence en l'appelant "la Palestine et Jérusalem". Que ce soit le terrorisme, Al Qaïda ou l'Iran. Le roi Abdallah le reconnaît d'ailleurs volontiers. Un systématisme qui se justifie parfois, mais sur l'Iran, cela me parait caduc. Selon lui, si le dossier israélo-palestinien était résolu, les Iraniens recalculeraient leur choix de poursuivre un programme nucléaire! Cela me parait étrangement optimiste. Certes, le leadership iranien est devenu le champion de la cause palestinienne dans la région, mais de là à penser qu'une résolution du conflit lui ferait revoir ses plans, c'est un pas que je ne vois pas les Iraniens franchir si mécaniquement.
En effet, le roi Abdallah a fait référence à un document signé par les 57 nations dans le monde qui n'ont pas de relations diplomatiques avec Israël. Ce document indique que si Israël fait la paix avec les Palestiniens et autorise la création d'un Etat palestinien, ces pays reconnaitront l'Etat hébreu. Il a tenu le même discours à David Ignatius du Washington Post, la paix pour Israël est une paix avec 57 Etats. Et pour lui, une résolution du conflit israélo-palestinien ne peut se faire sans un engagement déterminant des Etats-Unis.
Le roi Abdallah a également indiqué qu'il écrivait ses mémoires, dont le titre pour le moment est The Last Best Chance. Elles sortiront apparemment en mai 2010. Son objectif avec cet ouvrage est de dire que c'est maintenant ou jamais qu'il faut arriver à un accord de paix, parce que le temps joue en notre défaveur. Selon lui, si rien n'est fait, rien n'est annoncé, d'ici "18 mois, il y aura un nouveau conflit entre Israël et un autre protagoniste". Je ne sais pas qui il vise précisément par "protagoniste". Pour appuyer cette hypothèse, il s'appuie sur le fait qu'il avait prédit la guerre au Liban en 2006 et celle de Gaza au début de l'année.
Autre volet intéressant de l'entretien, le présentateur a cuisiné le roi jordanien sur la torture. C'était caustique de voir le dirigeant jordanien faire des pieds et des mains pour ne pas affirmer publiquement que les Etats-Unis avaient commis des actes de torture - venant d'un pays qui en fait voir de bien pires à ses prisonniers serait un peu fort de café -, tout en essayant de ne pas froisser les bonnes relations qu'il a avec Washington et tout en ne niant pas que les Américains avaient commis des actes de torture, parce qu'il ne pouvait pas apparaître comme un vendu dans la presse arabe du lendemain.
Mais mieux encore, David Gregory a osé lui poser la question frontalement : "Est-ce que la Jordanie commet des actes de torture?" Bien entendu, le roi Abdallah a répondu que non. Quand Gregory lui a sorti le rapport de Human Rights Watch d'avril 2008 sur le fait que les Jordaniens avaient torturé des prisonniers que la CIA leur avait confié, le roi jordanien a dit qu'il avait demandé à son chef des renseignements à l'époque qui avait rejeté toute accusation de recours de la torture et donc il lui faisait confiance. Visiblement, la Jordanie est "intelligente" avec les terroristes et arrivent à les convaincre de travailler pour elle plutôt que contre.
Il était intéressant de voir que le roi Abdallah ne s'est pas lancé dans une diatribe contre Abou Ghraib ou Guantanamo et qu'il a reconnu que les situations de guerre nécessitent des choix parfois difficiles.
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