vendredi 27 mars 2009

La France repart en Irak comme avant le blocus...

Visiblement, la France ne va pas trop changer sa position en Irak par rapport à celle d'avant le blocus. Armes, pétroles et contrats. J'ai déjà discuté du rush français à Bagdad en prévenant qu'il ne fallait pas retomber dans les travers des années 1970-1980 où la France vendait beaucoup plus d'armes en Irak qu'elle ne faisait de politique.

Que ne vois-je pas dans Le Monde ? La France et l'Irak ont signé un contrat de 360 millions d'euros pour la vente de 24 Eurocopters, ce qui constitue la première vente d'armes depuis 1990.

Cette annonce fait suite à une commission mixte qui s'est tenu au Quai d'Orsay présidée par Christine Lagarde, ministre de l'Economie et Hussein Shahrestani, ministre irakien du pétrole. Ce dernier a d'ailleurs précisé que Total était en bonne place pour remporter des contrats de modernisation et d'exploitation des puits de pétrole irakiens. Cette rencontre a été suivie par un entretien au Medef avec une centaine de dirigeants d'entreprise, a expliqué le porte-parole du Quai d'Orsay dans son point-presse du 26 mars. Voici le passage du briefing :

(Où en êtes-vous du projet d'ouverture d'un consulat ou antenne consulaire à Bassorah ? Estimez-vous que les relations avec l'Irak ont franchi un seuil avec l'annonce de la vente d'hélicoptères militaires ? D'autres contrats civils ou militaires sont-ils prévus ? Quel est le montant des

échanges commerciaux franco-irakiens actuellement ?)


Les relations entre la France et l'Irak ont franchi une étape décisive avec les deux visites de Bernard Kouchner en Irak en août 2007 et mai 2008. Cette dynamique a été consacrée par la visite du président de la République à Bagdad le 10 février dernier. La tenue de la commission mixte franco-irakienne à Paris et la venue du ministre irakien de la Défense à Paris sont la conséquence directe de cette relance de nos relations bilatérales.

S'agissant de l'ouverture d'un consulat à Bassorah, le principe en est décidé et nous en examinons actuellement les meilleures modalités de mise en oeuvre. Nous poursuivons également la transformation de notre bureau d'ambassade à Erbil en consulat général et allons élargir les missions de notre ambassade à Bagdad, avec la nomination prochaine d'un conseiller commercial et d'un attaché de défense.

L'acquisition de 24 hélicoptères militaires de transport auprès d'Eurocopter ainsi que les demandes qui nous sont adressées dans le domaine de la formation d'officiers constituent un signal fort auquel nous souhaitons répondre dans un esprit d'ouverture, en ayant à l'esprit l'amélioration récente de la situation en Irak et notre soutien au renforcement de l'Etat, comme l'a indiqué le président de la République lors de sa visite en Irak.

Le montant des exportations françaises vers l'Irak s'est élevé à 250 millions d'euros en 2007, dernier chiffre consolidé, en progression importante par rapport à 2006.

Je profite de votre question pour faire un point sur la réunion de la commission mixte franco-irakienne qui s'est tenue le 24 mars sous la présidence de Christine Lagarde et du ministre irakien du pétrole, Hussein Shahrestani, que Bernard Kouchner a reçu au Quai d'Orsay, et qui s'est prolongée par une rencontre au Medef entre la délégation irakienne et une centaine d'entreprises françaises.

Cette réunion a été l'occasion de confirmer un certain nombre de décisions comme l'ouverture de l'assurance crédit à court terme avec la perspective d'une ouverture à moyen terme, le lancement de négociations en vue de la conclusion dans les tous prochains mois d'un accord de protection des investissements et le déplacement du Premier ministre en Irak d'ici l'été, accompagné d'une délégation d'hommes d'affaires.

En marge de la réunion, trois accords ont été signés entre la COFACE et la Trade Bank of Irak, entre le ministère de l'Economie, de l'Industrie et de l'Emploi et la ville de Bagdad pour la formation de techniciens dans le domaine du traitement de l'eau, et pour la création d'un Conseil franco-irakien des chefs d'entreprise. Christine Lagarde a annoncé la présence d'un stand français soutenu par UbiFrance à la foire internationale d'Erbil en octobre.
Il est toujours plus facile de faire des affaires que de la politique. Espérons juste que la France ne va pas reprendre ses activités pré-blocus. Certes, le gouvernement irakien actuel n'est pas Saddam Hussein et c'est un paramètre essentiel, mais l'Irak n'est pas encore un Etat considéré stable, les Américains ne sont pas encore partis que Paris vend déjà des armes, sans se soucier que peut-être après le retrait américain, ces armes pourraient être utilisés dans des conflits internes. Mais, me dira-t-on, "si on ne le fait pas, quelqu'un d'autre le fera". Tristement, c'est vrai...

1 commentaire:

Frédéric a dit…

Des sites ont signalé que la baisse du cours du pétrole à des répercussions négatives sur le budget irakiens qui doit en autre payer de plus en plus de fonctionnaires et membres de forces de sécurité (issues en autres de mouvements comme les ''fils de l'irak''), donc de toute façons, on ne doit s'attendre à de ''méga contrat'' comme l'Arabie Saoudite.

 

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