dimanche 29 mars 2009

Il y a 30 ans...



le 26 mars 1979, Israël et l'Egypte signaient officiellement les accords de Camp David. Moment crucial dans l'histoire du Moyen Orient contemporain, car l'Egypte était le premier Etat arabe à reconnaître officiellement Israël - et reste un des seuls - mais surtout l'Egypte prenait le risque démesuré de s'isoler de la communauté des pays arabes. Cela résultera d'ailleurs dans l'expulsion de l'Egypte de la Ligue Arabe et l'assassinat d'Anwar Sadat en 1981 par des islamistes.

Pour avoir passé quelques temps en Egypte, je peux affirmer que ce traité de paix n'a jamais généré extase et passion. Au contraire, il est très impopulaire, mais il est respecté. C'est désormais un fait ancré dans la pensée des Egyptiens. On parle souvent de "paix froide". Dans le Guardian, le très respectable Ian Black fait preuve d'optimisme. "La survie de ce traité devant deux guerres au Liban, des soulèvements palestiniens et deux guerres du Golfe - et ses limites évidentes - nous enseigne d'importantes leçons sur comment, si jamais, une paix plus large peut être atteinte", estime-t-il.

Et je partage cette opinion. La paix entre ces deux pays a été soumise à rudes épreuves, mais n'a jamais été rompue. Les accords de Camp David ont été les premiers à se lancer dans une route jusqu'alors truffée de guerres, d'oppositions, d'inimitié, voire de haine. Camp David 1979 a inauguré l'espoir dans un processus qui était déjà complexe à l'époque.

Harvey Sicherman, sur Middle East Strategy at Harvard, établit trois raisons pour expliquer que cet évènement ait pu avoir lieu : deux dirigeants qui se sont convaincus qu'ils voulaient un accord et étaient capable de le mettre en place, un président américain qui voulait réduire les risques que cela pouvait engendrer pour eux et qui était prêt à être le médiateur en personne si nécessaire, et des attentates raisonnables, plutôt qu'une perfection légale, sur les résultats.

Je n'ai pas envie d'utiliser cet évènement pour le comparer à la situation actuelle. D'autres l'ont fait. Non, seulement, il faut rappeler que la paix possible et qu'elle a un prix. Elevé, difficile à faire accepter. Cela demande courage, audace, leadership et prise de risques.

NB : la vidéo est une vidéo promotionnelle pour une exposition au Centre Begin-Sadat à Tel Aviv, d'où les commentaires en hébreu et le gros plan sur le côté israélien, mais c'est la seule que j'ai pu trouver rapidement avec des images d'époque et des dates importantes.

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