David Sanger a sorti le scoop du weekend dans le New York Times. Le Président américain George Bush a rejeté une demande des Israéliens pour la fourniture de bombes à charge pénétrante tout en leur annonçant qu'il avait lancé un ensemble d'opérations secrètes pour saboter le programme nucléaire iranien.
Les deux informations sont particulièrement intéressantes, car elles démontrent à quel point la National Intelligence Estimate de fin 2007 sur le nucléaire iranien a eu un impact sur la politique américaine. Pour rappel, cette NIE déclarait que l'Iran avait arrêté son programme nucléaire militaire en 2003. Certes, d'autres éléments indiquaient que les agences de renseignements américaines ne pouvaient pas confirmer qu'il n'en existait pas un aujourd'hui, mais cette information est passée en arrière-plan. Des dires d'un haut responsable américain sous couvert d'anonymat, jamais une NIE n'avait eu tant d'impact sur la diplomatie américaine. A la suite de la publication des conclusions non-classées du rapport, l'option militaire était écartée.
L'article vient ici confirmer ce que les Israéliens avaient affirmé plusieurs mois après, notamment par la voix d'Ehud Barak, sur le fait que les Américains ne les suivraient pas dans un raid aérien. La position américaine a convaincu les Israéliens que sans eux, une option militaire n'était pas envisageable.
Sur ce qui est des opérations secrètes, l'article donne peu de détails, car elles sont en cours et donc aucun élément n'a été publié, mais quelques pistes sont données. On sait que les Américains ont utilisé un scientifique pakistanais qui a travaillé avec les Iraniens pour leur fournir des documents erronés. James Risen, également du Times, avait expliqué une opération du même style dans State of War (Etat de Guerre en français). On sait également que les conclusions de la NIE ont été tirées selon des informations récoltées en piratant des ordinateurs iraniens, donc les attaques informatiques sont probables. Rien n'indique de pénétrations humaines. David Sanger rapporte que les efforts actuels pourraient au mieux retarder le processus, mais pas plus, car les Iraniens ont découvert la plupart des manœuvres engagées.
L'enquête de Sanger indique également que le Président-élu Barak Obama a été briefé sur ces opérations. Reste à savoir s'il les poursuivra ou pas. Si elles sont déjà bien engagées, il y a peu de chances qu'ils les arrêtent en cours, mais dans quelle mesure elles peuvent déboucher sur une débâcle diplomatique reste un mystère. On se souvient que John Kennedy s'était laissé convaincre de la viabilité des plans pour la Baie des Cochons par l'administration sortant de Dwight Eisenhower...
lundi 12 janvier 2009
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