jeudi 8 janvier 2009

Ehud Barak tire des bénéfices électoraux du conflit à Gaza

Le ministre de la Défense israélien Ehud Barak semble tirer avantage du conflit à Gaza, mais sans vraiment le vouloir. C'est ainsi que l'on pourrait interpréter une analyse publiée dans le New York Times.

Barak est chef de file du Parti travailliste qui il y a trois semaines était loin de prétendre à quoique ce soit pour les élections parlementaires du 10 février. Son parti n'avait que peu de reconnaissance à son égard. Selon le Times, des rumeurs indiquaient que le parti souhaitait le remplacer après le vote. Balivernes aujourd'hui. Avec l'offensive israélienne à Gaza, Ehud Barak est devenu à nouveau l'homme de la situation. Dans les sondages, son parti a repris du poil de la bête même s'il reste loin derrière le Likoud et Kadima.

L'analyse du Times est particulièrement intéressante, parce qu'elle met en avant les paradoxes entre le Barak d'aujourd'hui et le Barak premier ministre en 2000. S'il se trouve aujourd'hui au cœur des décisions politiques et militaires de l'opération Plomb Durci, il était opposé à l'idée de conflit armé lorsqu'il était en poste. Il a été le Premier ministre israélien à aller le plus loin sur les concessions offertes aux Palestiniens dans les accords ratés de Camp David. Le durcissement de son ton n'est pas nouveau et peut s'expliquer par le fait qu'il prend la suite d'Amir Peretz, ministre de la Défense pendant la guerre du Liban en 2006 et perçu comme un des principaux responsables de l'échec israélien. Barak, en tant que militaire le plus décoré en Israël, devait rassurer en paraissant fort.

Contrairement à nombre de ces collègues et compatriotes, Barak n'a jamais perçu le Hamas comme une réelle menace. Pour lui, la menace vient de l'Iran, sponsor direct du groupe palestinien. Il en va de même pour le Hezbollah. Il considère ces deux groupes via leur relation privilégiée avec Téhéran. Aujourd'hui, le Hamas est l'ennemi numéro 1.

Cette offensive, affirme Ethan Bronner du Times, "le public israélien l'a voulait plus que lui". Pendant plusieurs jours, il a été hésitant malgré les pressions de plus en plus fortes. Il sait à quoi ressemble une guerre et n'avait pas envie de lancer son pays dans une aventure brutale.

Pour le moment, il bénéficie des retombées de l'offensive. Cela va-t-il durer? Tout dépend de l'issue du conflit. Plus il y aura de morts israéliens et plus la pression pour l'arrêt des hostilités se fera présent. Eh si le Hamas n'est pas vaincu, pas certain que Barak n'en soit pas tenu pour responsable. Ce conflit aura au moins eu un effet : booster Barak dans les sondages. A l'issue des élections, si les travaillistes se retrouvent avec près de 20 sièges à la Knesset, son rôle dans l'opération aura été un facteur essentiel.

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