vendredi 1 août 2008

Olmert n'a plus rien à perdre...autant qu'il fasse quelque chose

En novembre dernier, à Annapolis, Palestiniens et Israéliens envisageaient de trouver un accord d'ici à la fin de la présidence de George Bush début 2009. Déjà bien compromis par de nombreux obstacles émanant des deux partis - et forcément du Hamas aussi -, le processus d'Annapolis ne semble plus que de belles promesses après l'annonce de la démission prochaine d'Ehoud Olmert, le premier ministre israélien.

Avec Mahmoud Abbas, le président de l'Autorité palestinienne, la chaîne du dialogue est continuellement entretenue, les deux hommes se rencontrent régulièrement et entretiennent une relation très amicale. S'ils avaient plus de pouvoir au sein de leur territoire respectif, leur bonne entente pourrait laisser envisager un horizon clément pour un accord de paix. Olmert n'a jamais su se dépatouiller d'une frêle coalition gouvernementale devant incessamment assouvir les ambitions contre-productives pour le processus de paix du parti ultra orthodoxe Shas. Abbas est officiellement le président de toute la Palestine, mais n'a aucun contrôle sur Gaza, aux mains du Hamas, et n'a qu'un contrôle relatif de la Cisjordanie, où les forces israéliennes sont omniprésentes et assurent la sécurité du territoire. Donc, rien de bien reluisant, à moins que...

Dans une tribune accordée au Guardian, Rachel Shabi suggère qu'Olmert, n'ayant plus rien à perdre, est en très bonne posture pour réaliser quelque chose. Pour elle, ce serait d'ailleurs très pertinent que le premier ministre actuel se précipite dans cette voie. En effet, l'alternative ne promet rien d'ensoleillé. La moins mauvaise alternative serait Tzipi Livni, ministre des Affaires étrangères et chef des négociations avec les Palestiniens, mais il semblerait qu'elle ne perçoive pas suffisamment l'urgence de la situation. Le ministre du Transport Shaul Mofaz serait une catastrophe. Il est trop radical. Au Likud, on connaît la réputation de Benjamin Netanyahu.

Son analyse s'inspire du discours d'Olmert affirmant que "tant que je serai au pouvoir, je ne relâcherai pas les efforts de poursuivre les négociations entre nous et nos voisins pour remporter un succès rempli d'espoir". Un article du quotidien Haaretz venait confirmer ces propos ajoutant que les Palestiniens allaient continuer avec le premier ministre, car les négociations ne sont pas définies par une personne, mais par un processus ; autrement dit avec ou sans Olmert, les pourparlers se poursuivent.

Le scénario idéal serait qu'Olmert reste au pouvoir jusqu'aux élections en mars 2009, ce qui lui laisserait le temps de conclure un accord ; accord qui ne pourrait pas voir le jour dans le cas d'un scrutin anticipé. Il faut également que Palestiniens et Syriens jettent tous leurs efforts dans cette hypothétique entreprise. "C'est une petite fenêtre branlante trouée de balles, mais dans quelques mois, elle pourrait être remplacée par un mur de béton impénétrable", prévient la chroniqueuse.

Elle fait une rapide comparaison avec Ehoud Barak qui s'était retrouvé dans la même situation en 2000. Les accords de Camp David n'avaient toutefois pas abouti. Aujourd'hui encore, chacun se rejette la responsabilité de l'échec. L'analogie vaut l'analyse. Fin de mandat pour les leaders israélien et américain. Incapacité à peser sur tout le peuple palestinien - et surtout les différents groupes armés - pour le leader palestinien, à l'époque Yasser Arafat. La grosse différence, c'est que l'on ne peut absolument pas taxer Abbas de double discours ; il veut la paix, mais il n'a juste pas les moyens de ses ambitions.

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