mardi 25 janvier 2011

La Syrie réfléchit à son modèle économique

The Economist publie un article fort intéressant sur les changements économiques entrepris par la Syrie et les choix à venir. En effet, il semblerait que le pays se dirige progressivement vers un modèle d'économie plus libéral, s'éloignant ainsi du traditionnel socialisme économique revendiqué par le parti Baas. Jusqu'à présent, les subsides du régime permettaient des prix de l'essence, de l'électricité, de l'eau et des transports bien en-deçà des prix du marché. Toutefois, la situation économique et politique dans la région soulève des questions quant aux choix engagés.

Le gouvernement va se réorienter en attirant les investissements étrangers. L'objectif est de 55 milliards de dollars par an. En outre, il va faire marcher la planche à billets. Les réformes économiques ont été introduites en 2005, mais The Economist note que l'effet demeure faible. La libéralisation de l'économie n'a pour le moment pas eu l'effet escompté et ne profite qu'à une minorité. Par ailleurs, l'onde de choc de la Tunisie se fait ressentir en Syrie et le gouvernement a pris des mesures pour prévenir de révoltes dans le pays.

Dressons un petit portrait de l'économie syrienne en s'appuyant sur les données de la Banque Mondiale. Le PIB est tombé de 5,8% en 2004 à 4% en 2009. Sa balance des paiements, qui représentait 2,4% du PIB en 2004, ne représente plus que 0,1% en 2008. En termes d'importations et d'exportations, les statistiques sont assez comparables et représentent toutes deux un peu plus du tiers du PIB. Le pays exporte toutefois moins qu'en 2004 où le niveau était à 40%.

Le PIB par habitant a augmenté entre 2004 et 2009 passant de 1350 dollars à 2473 dollars en 2009. En regardant en détails toutefois, on apprend que la croissance annuelle du PIB est inférieure à celle de l'inflation. En effet, la croissance du PIB était de 2,6% en 2004 contre 1,5% en 2009. Dans le même temps, l'inflation était de 4,4% en 2004 et était de 2,9% en 2009 avec un pic en 2008 où elle s'est élevé à 15,2%. La baisse de l'inflation est due en 2009 a une baisse des prix du pétrole, à une réduction des prix des autres biens.

En termes d'investissements étrangers, la Syrie devra faire d'énormes progrès si elle veut remplir son contrat. En 2009, les IDE ne représentaient qu'1,4 milliard de dollars. Pour le moment, ses principaux partenaires sont dans le Golfe. On peut envisager une diversification et probablement une hausse des investissements en provenance des Etats-Unis. Washington a récemment annoncé que Robert Ford prenait ses fonctions d'ambassadeur à Damas et pour ainsi être le premier dignitaire en poste depuis 2005. L'UE a contrario semble en retrait. En effet, la balance commerciale avec l'UE n'a cessé de régresser au cours des années 2000 passant de 2 milliards d'euros en 2000 à un peu moins de 940 millions d'euros en 2007.

De toute évidence, les premières années de l'ouverture de l'économie sont toujours difficiles à gérer surtout dans un pays qui n'a pas connu un tel système depuis très longtemps. Toutefois, la Syrie est géographiquement extrêmement bien situé et se trouve au carrefour entre plusieurs régions clefs du commercial international. Il faudra désormais qu'elle se rende attractive si elle veut atteindre ses ambitions.

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