vendredi 19 novembre 2010

L'Iraq dans l'attente

J'ai l'impression d'avoir toujours les mêmes titres sur l'Iraq : les avancées sont microscopiques et à chaque fois que quelque chose se fait, les promesses ne sont pas tenues.

Petit retour en arrière. Un accord pour la formation d'un gouvernement a été trouvé la semaine dernière. Deux piliers à cet accord :
- le retour de Nouri al Maliki comme Premier ministre et donc la possibilité de former un gouvernement
- la nomination d'Iyad Allawi à la tête d'une nouvelle institution, le Conseil National sur la Stratégie Politique.

Il y avait de quoi espérer. En outre, le bloc de coalition d'Allawi a vu la nomination d'un de ses représentants sunnites comme à la tête Parlement avec un député chiite et un autre kurde.

Toutefois, ce château de cartes semble en mauvaise passe.
Alors que Maliki avait promis un vote sur la débaassification au Parlement et la levée de l'interdiction de certains candidats de premier plan d'Iraqiyya à se présenter aux élections, le vote a été reporté. Le résultat a été incisif. Iraqiyya quitté le Parlement. Cette prise de décision a été motivée par l'extrême inimitié qui existe entre Allawi et Malaki et le fait que le leader d'Iraqiyya est persuadé que le Premier ministre va tout faire pour ne pas honorer ses engagements et se débarrasser de toute influence sunnite au plus vite.

Ensuite, des incertitudes existent au sujet du rôle du Conseil national. En effet, Malaki ne le perçoit que comme un organe consultatif, dont il peut ignorer les décisions. A l'inverse, Allawi veut qu'il ait un rôle clé dans le façonnement de la politique iraqienne avec un pouvoir de véto. Pour le moment, les statuts du Conseil n'ont pas été entérinés.

A savoir si l'accord est enterré, chacun peut spéculer. Un phénomène émergent semble prendre une certaine ampleur et peut jouer sur la situation politique iraqienne. Des rumeurs persistantes indiquent des divisions grandissantes au sein d'Iraqiyya avec une isolation progressive d'Allawi. Si Allawi veut une part du gâteau aussi grande que possible et refusera tout compromis à ce sujet, d'autres estiment qu'il faut continuer avec l'accord trouvé, prendre les postes offerts et participer au gouvernement. Cette division a pris une allure publique, lorsque les parlementaires d'Iraqiyya sont revenus au Parlement en s'excusant pendant qu'Allawi persiste sur une ligne critique à l'égard de ce qu'il appelle "cette mascarade". Cette division est compréhensible. La part sunnite d'Iraqiyya perçoit bien l'isolation sunnite probable s'ils ne participent pas au gouvernement et les chances d'avoir un rôle plus important diminuent. Affaire à suivre.

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