OK Corral en Iraq

Je voulais poster avant le déjeuner sur les récents développements en Iraq et notamment la réaction d'Iyad Allawi suite à l'entretien de Nouri al-Maliki accordé à Alhurra. Un contre-temps m'en a empêché et que vois-je après ? Eh bien, une nouvelle excellente analyse de Reidar Visser (une de plus).

Une brève réaction donc. Le groupe Iraqqiya emmené par Allawi a suspendu les négociations avec le bloc d'al Maliki pour se mettre d'accord sur un nouveau gouvernement. La raison ? Al Maliki a affirmé dans une interview qu'Iraqqiya était "un bloc sunnite". Iraqqiya a sauté sur l'occasion pour exiger des excuses, car Iraqqiya est constitué de membres sunnites et chiites.    

Comme toujours, la pertinence de Visser permet de voir plus clair.
En fait, il s'agissait d'une invitation de la part d'al Maliki en indiquant qu'Iraqqiya était devenu le principal porte-parole des Sunnites en Iraq et qu'une place au sein du gouvernement leur est de fait réservée. De plus, Iraqqiya s'est régulièrement positionné comme le principal parti représentant les intérêts sunnites.

Apparemment, l'intégralité de l'interview est désormais disponible et certaines remarques d'al Maliki suggèrent cependant que le Premier ministre a fait preuve de sectarisme en indiquant notamment que le Premier ministre devait demeurer chiite.

Ce qu'il importe de retenir est que tous les partis cherchent à affaiblir la position de l'actuel Premier ministre qui se bat comme un chien pour conserver une position qui semble de plus en plus lui échapper. Le mois d'août est particulièrement important, car dans deux semaines, toutes les troupes dites "de combat" quitteront l'Iraq. Comme nous sommes en plein Ramadan - donc l'activité est au ralenti même si les attaques se multiplient - la situation est complexe, car il faudrait qu'un gouvernement soit nommé rapidement pour établir un peu de stabilité politique en parallèle du retrait massif à venir. Dans le même temps, tout le monde semble arcbouter sur ses positions à essayer de grapiller quelques points pour emporter la mise. Et une fois encore, le Ramadan ralentit l'activité.