mercredi 4 août 2010

Israël et Liban : alors de quel côté était l'arbre ?

La question se pose, car c'est la source de cet affrontement entre soldats israéliens et libanais. Extrait d'un article du Figaro :

Mais la Finul (Force des Nations unies au Liban) a affirmé mercredi que l'arbre en question se trouvait bien du côté israélien de la ligne bleue. Cette ligne a été tracée par l'ONU pour faire office de frontière, après le retrait de l'armée israélienne du Liban sud en mai 2000. L'armée libanaise a rétorqué qu'il s'agissait d'un «territoire controversé». La Finul a confirmé les «réserves» du gouvernement libanais sur le tracé, en rappelant néanmoins que «le Liban et Israël ont confirmé au secrétaire général de l'ONU que la délimitation de la Ligne bleue était du ressort des Nations unies».
Cette "ligne bleue" est sujet de discorde entre Israël et le Liban (sans parler du Hezbollah) depuis sa création en 2000. Sans rentrer dans autant de détails que Brendan O'Shea dans son article très complet de 2004 dans Studies in Conflict & Terrorism en 2004, un petit rappel de l'histoire de cette ligne - qui n'est pas une frontière internationale au sens juridique du terme - s'impose.
Après le retrait israélien en mai 2000 du Liban, l'ONU était chargée de vérifier le bon retrait israélien et de délimiter la limite entre Israël et le Liban en conformité avec la résolution 425 de l'ONU, ce qui n'avait pas été fait depuis 1978, année de l'invasion israélienne. Dur travail quand on sait que cette démarcation a été très affectée par la présence israélienne pendant 22 ans. On peut même remonter plus loin pour bien comprendre les origines du problèmes, mais disons simplement que déjà après la guerre israélo-arabe de 1948, la limite était source de tensions.

Après l'annonce en avril 2000 du retrait israélien, l'ONU a officiellement commencé son travail, sans le soutien libanais. Minklos Pinther a été désigné pour reconstituer la frontière, mais l'absence de coopération libanaise combinée au manque de documents archivés a rendu sa tâche très difficile. Son objectif était de contenter les deux parties. Le travail de vérification a commencé le 8 juin 2000 et dès le début, de nombreux lieux ont soulevé des débats. Il a fallu plus d'un mois pour que l'UNIFIL certifie qu'Israël avait bien repris ses positions pré-1978. Pour autant, les Libanais n'ont jamais cessé de contester cette ligne, notamment en ce qui concerne la ferme de Chebaa.

En outre, et comme l'explique amèrement O'Shea, qui a participé à tout ce processus, le Liban n'a pas coopéré et n'a pas fait de son mieux pour assurer la paix et la stabilité de la région après l'été 2000 au point que le sud Liban est devenu le repère du Hezbollah, qui a provoqué les incidents d'octobre 2000 avec le kidnapping de trois soldats israéliens et plus tard l'incursion du Hezbollah en 2006 qui s'est terminée par une guerre. Bien entendu, Israël ne s'est pas non plus gêné pour violer cette ligne à de nombreuses reprises, notamment avec des survols du territoire libanais.

Que peut-on retirer de la situation actuelle ? La première chose est que le Hezbollah semble rester en retrait, ce qui est une bonne chose, car cela ne ferait qu'envenimer la situation. Ensuite, on parle beaucoup des risques de conflit dans cette zone. Je n'y crois pas. Il faut se souvenir que chaque conflit ou opposition entre Israël et le Liban trouve son origine dans une confrontration entre l'Etat hébreu et un groupe installé au Liban, d'abord l'OLP, puis le Hezbollah. L'Etat libanais n'a pas été impliqué dans une guerre contre Israël depuis 1948 - et il ne l'a pas fait seul ni n'en a été le principal moteur - et n'a pas les moyens militaires de s'engager dans une telle folie.

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