Le Conseil de Coopération du Golfe (CCG) a été fondé en 1981 en partie en réaction à la guerre Iran-Iraq pour mobiliser les efforts de tous les pays de la région au cas où la crise venait à s'étendre sur leurs territoires. Pour autant, les questions de sécurité ont rarement été au cœur des négociations du CCG. Plusieurs raisons peuvent justifier cela. Tout d'abord, il est très difficile de trouver un consensus interne sur ces questions. Cela se voit sur l'Iran, l'Iraq et le Yémen. Comme l'expliquait Kristian Coates Ulrichsen dans Middle East Policy, la région n'a pas connu les mêmes réformes politiques qui auraient pu conduire à une gestion plus importante des défis de sécurité d'après Guerre froide.
Cela étant, la situation actuelle au Yémen pourrait changer la donne. En effet, pour la première fois depuis l'invasion du Koweït en 1990, un pays du CCG se retrouve au front contre un ennemi armé, en l'occurrence l'Arabie Saoudite contre l'insurrection Al Houthi. L'organisation a d'ailleurs fait part de sa solidarité à l'égard de Riyadh en ajoutant même qu'une attaque l'Arabie Saoudite était considérée comme une attaque contre tous les membres. On a même parlé du déploiement d'une force de réaction rapide du CCG. L'inquiétude que le Yémen devienne un Etat failli avec ces trois fronts d'instabilité (AQPA, insurrection Al Houthi et les sécessionnistes) est grande parmi les pays du Golfe.
Comme le défend Abdullah Alshayji, professeur à l'université du Kuweït, dans une tribune pour Gulf News, cela peut inaugurer une nouvelle ère pour le CGG. En effet, il explique que les pays du Golfe ont renoncé à créer leurs propres moyens de défense, se reposant exclusivement sur la protection américaine et occidentale. Selon lui, la crise au Yémen est un test crucial pour déterminer la capacité du CCG à à créer un instrument viable et indépendant pour affronter les problèmes de sécurité dans la région.
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