Le 8 novembre, il y avait de quoi se réjouir. Les parlementaires iraqiens s'étaient enfin décidés sur une loi électorale. Les deux principaux points de contention avaient pu être résolus. Les élections étaient prévues pour le 21 janvier 2010.
Mais, voilà que cela ne satisfait pas tout le monde. Le conseil présidentiel a demandé au Parlement d'augmenter la représentation des minorités, notamment les Chrétiens, et des Iraqiens vivant à l'étranger de 5% à 15%. En fait, cette situation prévalait lors des élections de 2005, mais cette concession a été révoquée au cours des longues séances de négociation pour aboutir à la loi électorale actuelle, retardée à onze reprises.
Un ardent supporter sunnite de cette modification est un des deux vice-présidents Tariq al-Hashemi. Selon des estimations, 1,5 million de Sunnites vivraient à l'étranger (en exil, réfugiés ou déplacés) et donc une plus forte représentation au Parlement pourrait renforcer leur poids affaibli sur la scène politique nationale. Le VP est allé plus loin, puisqu'il a décidé ce matin de mettre son veto sur une partie de cette nouvelle loi électorale. En effet, il a expliqué qu'il voulait améliorer la représentation des Iraqiens vivant à l'étranger et pas seulement ceux qui vivent dans les pays voisins. Il a donc renvoyé la loi avec une proposition d'amendement.
Cela pourrait retarder le processus. Constitutionnellement, les élections doivent se tenir avant la fin du mois de janvier. C'est également important dans le cadre du retrait des forces américaines d'Iraq.
Ces élections sont, à titre national, extrêmement importantes pour l'avenir de l'Iraq, car elles peuvent avoir plusieurs conséquences bénéfiques :
* elles peuvent initier une réconciliation nationale. Marina Ottaway est toutefois prudente à ce sujet, car elle note avec justesse que les alliances pour les élections sont encore ethniques et il n'y a pas de liste incluant à la fois des chiites, des kurdes et des sunnites.
* elles marquent les premières élections dans un climat sécuritaire encore tendu, mais moins hyper violent qu'auparavant.
* elles peuvent être le premier signal d'une vie politique indépendante sans les forces de la coalition, qui sont censées quitter le territoire iraqien en décembre 2011.
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