Le gouvernement est constitué de trente ministres. La majorité menée par le Premier ministre Saad Hariri récupère 15 sièges, l'opposition constituée du Courant patriotique libre (parti de Michel Aoun), du Hezbollah et d'Amal bénéficie de 10 sièges et cinq sièges, dont l'Intérieur et la Défense, sont attribués à des proches du Président Michel Sleiman. En d'autres termes, l'opposition n'a pas suffisamment de sièges pour imposer un veto ou provoquer la démission du gouvernement le cas échéant.
Selon l'article 69 de la constitution libanaise, si le gouvernement "perd" plus d'un tiers des membres, il est considéré comme démissionnaire. De même, l'article 65 indique qu'il faut une approbation des deux tiers du gouvernement sur "les questions fondamentales", telles que la révision de la Constitution, la guerre et la paix, le budget général de l'Etat et la dissolution de la Chambre des députés.
En d'autres termes, le bloc du Président libanais jouera le rôle d'arbitre.
Cela pourrait enfin mettre fin à plus de quatre mois de crise gouvernementale. Pourrait, parce que ce n'est pas encore finalisé. En effet, le parti al-Kataeb menace de se retirer du gouvernement, car son leader Amine Gemayel n'est pas satisfait d'avoir obtenu le ministère des Affaires sociales ; il souhaitait l'Education. Un autre déçu : Michel Pharaon, parlementaire de la majorité et ministre d'Etat sans véritable portefeuille, voulait l'Information (tenu par la majorité).
On devrait en savoir plus d'ici la fin de la journée. Plus d'informations à venir...
La citation du jour va à Elias Muhanna, auteur du blog Qifa Nabki, qui interrogé par le Times déclare que
[q]uand la Syrie et les Saoudiens dirigeaient le Liban, la flexibilité du système était un atout, parce que cela leur permettait de dessiner le pouvoir politique selon leurs besoins. Mais, maintenant que le Liban est plus ou moins en charge de sa propre destinée, cette flexibilité est devenue une charge.
***MISE A JOUR***
Le gouvernement est formé! Après avoir rencontré Saad Hariri, Michel Pharaon a décidé de participer au gouvernement. Il aura fallu l'intervention et du Premier ministre et du Président Sleimane pour s'assurer la participation du parti al-Kataeb, mais ils en font également partie. La photo officielle a été dévoilée.
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