vendredi 31 juillet 2009

La peur, un facteur-clé du conflit israélo-palestinien

Paul Scham, professeur à l'Université de Maryland à College Park, estime que la principale cause de tension entre les Israéliens et les Palestiniens est la peur. Peur, que chaque camp personnalise, et peur que chaque camp ne reconnait pas à l'autre :

Les deux camps entretiennent l'image qu'ils ont de l'autre comme sans coeur, amoral et immunisé des sentiments humains communs. Ce mécanisme est essentiel pour maintenir la perception mutuelle que "la force est la seule chose qu'ils comprennent". De plus, l'image de la victime innocente est une composante essentielle des idées respectives des deux côtés. Reconnaître la peur de l'autre camp remet en question le processus de diabolisation et d'affirmation de l'illégitimité de "l'autre" dans lequel que les deux camps s'engagent de manière routinière.


Cette attitude est, selon Scham, un facteur de continuité de la dispute. Modifier ce type de comportement est particulièrement difficile, car il sous-entend que les deux camps reconnaissent qu'ils sont en partie responsables de ce qui se passe et que l'autre a peut-être de bonnes raisons d'agir comme il le fait. De plus, autant chez les Palestiniens que chez les Israéliens, ce sentiment passe de génération en génération.

C'est effectivement un facteur qu'on sous-estime souvent, du moins pour les Israéliens. C'est reconnu sans aucun souci pour les Palestiniens, mais on n'admet pas que les Israéliens, en position de supériorité, puissent avoir peur. Pourtant, c'est bien le cas, notamment, car les Palestiniens sont beaucoup plus nombreux, sans parler des Arabes du Moyen Orient. Même si Israël a l'armée la plus puissante de la région, il n'y a pas grand chose à faire contre les attentats-suicides. Stephen Humphreys développe une rhétorique similaire dans Between Memory and Desire: The Middle East in a Troubled Age.

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