lundi 8 juin 2009

Un nouveau départ au Liban?

"Ouf" doivent penser beaucoup de chancelleries occidentales. La coalition menée par le Hezbollah, malgré un avantage dans les sondages, a perdu les élections au Liban. Cela évite l'interminable question de savoir si on légitime les résultats ou pas. Toutefois, il faut se garder de voir une victoire de la coalition soutenue par l'Occident et l'Arabie Saoudite, celle du 14 mars avec à sa tête notamment Saad Hariri et Walid Jumblatt, contre la coalition soutenue par la Syrie et l'Iran, celle du Hezbollah et du Chrétien Michel Aoun. Certes, il sera intéressant de voir la réaction des uns et des autres à cette élection, mais évitons d'aller chercher si loin et focalisons nous sur le local.

La coalition du 14 mars remporte une petite victoire. Elle a pris un siège de plus qu'aux précédentes élections, atteignant les 71 postes contre 57 à la coalition menée par le Hezbollah. Le facteur déterminant aura été le vote chrétien, comme l'explique Sami Moubayed dans Asia Times. Selon les Accords de Taëf de 1989, le Parlement libanais se divise de la façon suivante : 27 sièges pour les Sunnites, 27 sièges pour les Chiites, 34 sièges pour les Chrétiens maronites, et les 40 autres sont partagés entre Druzes, Orthodoxes et Alawites. Autrement dit, 64 sièges sont pour les Musulmans et 64 sont pour les non-Musulmans. Tous les sièges sunnites ont été remportés par la coalition menée par Saad Hariri, tandis que le Hezbollah a remporté tous les sièges chiites. Chez les Chrétiens, Aoun avait fait le pari de s'aligner avec le parti chiite pour atterrir dans la coalition gouvernementale, mais les Chrétiens se sont plus alignés avec la coalition du 14 mars, ce qui explique l'écart final.

Les spéculations vont bon train pour tenter d'expliquer la victoire de la coalition du 14 mars. Robert Satloff propose une idée un peu tarabiscotée je trouve de penser que le discours de Joe Biden le 22 mai a joué un rôle important. A l'occasion de sa visite surprise, le vice-président américain a affirmé que l'aide américaine pouvait être révisée en fonction de la composition du gouvernement et des politiques qu'il promeut. Cela me parait un peu exagéré de penser que cette intervention a joué un facteur décisif.

En tout cas, cela ne sort pas le Liban d'affaire. Composer un gouvernement de coalition va s'avérer une mission tortueuse. Certes, Michel Aoun reconnait sa défaite tout autant que le Hezbollah. Saad Hariri joue la politique de la main tendue. Pour autant, il faudra commencer par nommer un nouveau Premier ministre. Les rumeurs font état que les deux principaux prétendants sont Hariri et un ancien Premier ministre Najib Mikati. Hariri n'a quasiment aucune chance de passer, car le Hezbollah ne l'acceptera jamais. Mikati, quant à lui, est assez accepté des deux camps.

Ensuite, la route sera longue pour que se crée un gouvernement. Espérons que le Liban ne replonge pas dans une nouvelle crise politique. Le premier pas positif aura été l'acceptation par les vaincus de la victoire du camp adverse, alors même que les fraudes semblent avoir été nombreuses.

1 commentaire:

Frédéric a dit…

Le résultat en pourcentages des voix au niveau national donne quel % pour le hezbollah ?

 

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