Je me suis mis tardivement à suivre les élections iraniennes. J'ai pris le train en route et à ma grande surprise, j'ai découvert d'innombrables reportages montrant à quel point Mir Hossein Mousavi générait un enthousiasme inattendu en Iran. Les sondages, mêmes les plus secrets, avançaient que Mousavi allait l'emporter, mettant fin à une présidence contestée, celle de Mahmoud Ahmadinejad.
J'avais envie d'y croire. L'Iran mérite mieux que son président actuel. J'avais envie de croire à un changement, mais j'ai appris à beaucoup me méfier de la presse en temps d'élection ou de soulèvements populaires dans des pays fermés. Lorsque j'étais au Caire l'année dernière, j'y étais au moment des émeutes de la faim. Je lisais la presse occidentale, qui donnait l'impression que l'étincelle pour faire exploser le régime était enfin arrivée. Une journée de grève nationale qui avait débouché sur des émeutes violentes à Mahalla el-Kobra, au nord du Caire. Facebook avait été le sujet de nombreux articles, tant une ferveur anti-Moubarak y avait pris son essor. Ce n'est pas du tout ce que je voyais sur le terrain. En étant sur place, on se rend compte de plusieurs choses : ceux qui parlent aux journalistes ne reflètent pas forcément - voire rarement - l'avis général de la population ; ceux qui écrivent des articles, Occidentaux ou locaux, sont souvent biaisés (qui ne le serait pas ?) en faveur d'un autre régime progressiste, ce qui bon an mal an se reflète dans leurs articles.
Donc, en lisant l'actualité sur l'Iran, je me demandais si vraiment il y avait un tel élan, si Mousavi était une sorte de "Barack Obama d'Iran". Les résultats officiels indiquent que non. Je suis persuadé qu'il y a eu des fraudes, des malversations et autres pendant ce vote, que l'écart significatif entre les deux candidats n'est pas aussi important. Ahmadinejad a reçu 62,6% des voix contre 33,5% pour Mousavi. Quid des deux autres candidats ? Robert Dreyfus peut bien se promener dans les rues de Téhéran à la recherche de supporters du président iranien et s'étonner de ne pas en trouver, mais, l'Iran n'est pas que Téhéran et c'est souvent ce que semblent oublier les médias.
samedi 13 juin 2009
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