Après une semaine sans clavier, puis un emploi du temps hyper chargé et d'autres contre-temps, me voici de retour.
Donc, deuxième article de la journée, il y a du retard à combler. Alan Dowty a publié une analyse particulièrement intéressante sur le blog universitaire Middle East Strategy at Harvard. Il se penche sur le vocabulaire utilisé (ou non) par les Israéliens pour parler du programme nucléaire iranien. Il explique que la classe politique israélienne utilise couramment deux analogies : l'Holocauste et le bombardement d'Osirak en 1981.
La première n'est pas du tout surprenant et est tellement massif qu'il n'est pas la peine de revenir dessus. Le fait que Mahmoud Ahmadinejad est un négationniste de la Shoah facilite la récurrence de cette comparaison.
Le second fait référence au bombardement de la centrale nucléaire irakienne Osirak en 1981. Voyant la communauté internationale incapable d'arrêter le programme militaire de Saddam Hussein, Tel Aviv décida d'agir et rasa la centrale, ce qui retarda le programme à défaut de l'anéantir. Dowty explique cette attaque a été universellement condamnée, mais qu'Israël n'a pas été sanctionné et de nombreux gouvernements ont discrètement accueilli l'action de l'Etat hébreu.
Toutefois, il y a plusieurs différences : un raid aérien contre l'Iran serait beaucoup plus difficile, car tous les lieux du programme ne sont pas connus et Téhéran a les moyens et la volonté de répliquer sur plusieurs fronts en cas d'attaque.
De l'autre côté du spectre, Dowty explique que certains estiment que la difficulté de l'attaque peut être palliée par les avancées technologiques réalisées depuis - il n'empêche que tous les sites ne sont pas connus -, et il y a beaucoup plus d'attention sur le programme iranien et d'opposition à un éventuel succès iranien.
Dowty souligne également que certaines analogies sont absentes ou ignorées. En 1991, alors que Saddam Hussein était en possession d'ADM chimiques, il n'en a jamais utilisé alors qu'il pilonnait Israël de missiles SCUD et que Baghdad n'avait pas pris tant de précautions avec l'Iran quelques années plus tôt. Autre analogie peu utilisée, le modèle de la Guerre froide entre les Etats-Unis et l'URSS, où la possession de la bombe atomique servait à équilibrer les rapports de force entre les deux puissances.
dimanche 10 mai 2009
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