Le nouveau Arab Reform Bulletin vient de sortir. Un article notable sur le rôle de l'Egypte dans le processus de réconcilation intra-palestinien et comment faire pression sur le Hamas de Khaled Hroub, professeur à Cambridge.
Il explique que le Hamas joue aux acrobates. En effet, le groupe palestinien est de plus en plus sous pression depuis 2006. Avant d'être élu, le Hamas développait des activités de résistance avec un mélange de politique ; depuis son élection, il développe des activités politiques avec un mélange de résistance, car il a dû s'adapter à la situation de gouvernement. Développement politique certes, mais tout en maintenant les deux lignes directrices du mouvement : la résistance et le refus de reconnaître d'Israël. Le Hamas a dû faire face à ce dilemme à plusieurs reprises. Aujourd'hui, avec l'arrivée au pouvoir de Benjamin Netanyahu et l'attitude timorée vis-à-vis de la solution à deux Etats, le groupe palestinien se dit qu'il est possible de vendre sa position à l'international.
Mais, avant de vendre sa position à l'étranger, le Hamas doit faire face aux obstacles du Caire et du Fatah. Ces parties ont deux raisons pour que le Hamas fasse des concessions :
* L'arrivée d'un nouveau gouvernement marquée par un positionnement plus intransigeant, les Arabes et les Palestiniens doivent profiter de l'opportunité pour "embarrasser Israël internationalement et démontrer qu'il n'y a pas de partenaire pour la paix du côté israélien, contrairement au côté palestinien".
* L'Egypte et le Fatah veulent contraindre le Hamas à quitter ses concepts centraux et sa proximité avec l'Iran. Le problème étant que si le Hamas s'engouffre dans cette brèche, cela va créer un scission avec sa base. (Nathan Brown s'était posé cette question dans un récent rapport au Carnegie)
Mais, pourquoi l'Egypte veut-elle être tellement présente ? Hroub affirme que le partenaire le plus intransigeant vis-à-vis du Hamas et du consensus palestinien est l'Egypte. Selon lui, il est impensable au Caire que le consensus palestinien ne soit pas clair et défini sur la participation du Hamas. Il y a deux raisons à cela :
* l'Egypte ne peut pas se permettre le succès d'une expérience inspirée par les Frères Musulmans sur son palier.
* Le régime veut être un acteur régional. Plusieurs pays du Moyen Orient, dont le Qatar, l'Arabie Saoudite et la Turquie ont récemment connu des succès diplomatiques au contraire de l'Egypte. Il ne peut donc pas se permettre un échec.
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