samedi 21 mars 2009

Kristol voit un Obama faible sur l'Iran



Il est toujours intéressant de voir ce qui se passe chez les gens qui ne partagent notre opinion. En l'occurrence au Weekly Standard, autrefois foyer de néoconservateurs - a-t-il cessé de l'être ? - et son chroniqueur vedette William Kristol, désormais réduit à ne plus proliférer dans "les médias libéraux" (entendez de gauche), comme le méchant New York Times qui a trouvé assez judicieux de se séparer des services de Kristol.

Dans sa dernière tribune, il explique que Barack Obama fait profil bas sur l'Iran et affaiblit la position américaine vis-à-vis de Téhéran. Le Président américain s'est adressé au peuple iranien dans une vidéo à l'occasion du Nowruz, communément considéré comme le nouvel an iranien. Bill Kristol interprète ce message comme un signe de faiblesse mal calibré.

"Liberté" (liberty) n'est pas un mot que vous trouverez dans le message de nouvel an de Barack Obama "au peuple et aux dirigeants de la République islamique d'Iran". Pas plus que "liberté" (freedom). Pas plus que "démocratie". Pas plus que "droits de l'homme".

Vous ne trouverez pas non plus de quelconque expression de solidarité à l'égard du peuple iranien, bien qu'il y ait plus de sollicitude pour ses dirigeants. Le président prend du recul pour réassurer les mollahs que notre gouvernement leur veut du bien.

Vous trouverez un paragraphe adressé au "peuple et aux dirigeants de l'Iran" comme si le peuple et les dirigeants vivaient en harmonie et partageaient un besoin d'être rassuré que nous cherchons "un future avec... de meilleures opportunités de partenariat et de commerce".

Kristol n'y va pas par quatre chemins. Obama réitère la nécessité pour Téhéran d'arrêter son programme nucléaire, mais le chroniqueur voit une position faible où les menaces ne sont pas suivies de faits, au point qu'il voit dans le discours d'Obama un respect mutuel que les Iraniens perçoivent comme un signe de faiblesse. On retrouve ici le crédo aussi Machiavélien que néoconservateur "il vaut mieux être craint qu'être aimé".

Une petite recherche sur BBC Worldwide Monitoring, et je tombe sur un discours du Guide suprême Ali Khamenei qui s'est exprimé après l'intervention d'Obama et on retrouve toujours une forme de défiance. Sur les écrans iraniens, il a déclaré que "les changements dans les mots ne sont pas adéquats ; nous n'avons de toute manière pas vu beaucoup de changement à ce niveau non plus. Le changement doit être réel". Et de poursuivre en s'adressant à Obama, "ce changement dont vous ne cessez de parler est une vraie nécessité ; vous n'avez pas d'autre choix, vous devez changer. Si vous ne changez pas, alors la tradition divine va vous changer ; le monde va vous changer."

Bill Kristol va plus loin encore dans son raisonnement. A force de vouloir jouer la colombe, il estime qu'Obama va perdre toute crédibilité sur la scène internationale. "La question est, qui dans le monde va avoir du respect pour le Président Obama ?"

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