Le Kurdistan irakien au ralenti

Pendant que l'on salue la réussite, certes relative, des élections provinciales qui se sont tenues en janvier en Irak, un article dans le prochain Newsweek peint un tableau moins reluisant dans les régions kurdes du nord du pays. Sur place, le journaliste Lennox Samuels a pu constater que la dynamique qui animait le Kurdistan irakien semble s'essouffler. Ces trois régions ont souvent par le passé été considérées comme des zones beaucoup plus calmes que le reste du pays, à l'exception des rivalités fameuses qui règnent sur la très riche ville en hydrocarbures de Kirkouk.

Samuels a vu un Kurdistan miné par de nombreux problèmes liées à la corruption, aux bafouements des droits de l'homme et aux rivalités politiques entre les partis des deux hommes forts Jalal Talabani, le Président irakien, et Massoud Barzani, Président du gouvernement régional du Kurdistan :
* La corruption est rampante et fait de plus en plus fuire les investisseurs.
* Les trois régions n'ont pas encore tenu leurs scrutins provinciaux et ils semblent se diriger vers des listes uniquement ouvertes aux deux partis dominants.
* Les droits de l'homme sont régulièrement bafoués dans les prisons, mais également vis-à-vis des journalistes, car les dirigeants kurdes n'apprécient pas la critique.

L'article cite Peter Galbraith, diplomate américain et partisan du Kurdistan, affirmant que "périodiquement, il y a des choses qu'on n'a pas envie de voir". Pessimiste sur la situation du moment mais optimiste, car finalement, cela ne serait qu'une phase conjoncturelle plutôt qu'un problème systémique. Propos peut-être un peu trop optimiste justement. Je pense qu'il y a dans cet article une part de vérité sur le fait que le système que d'autres intervenants qualifient de sclérosé depuis longtemps doit évoluer. Il n'empêche que cet article explore une comparaison pas forcément adaptée entre le Kurdistan irakien et le reste du pays. Un article dans la vague des élections prometteuses contrastant avec des régions, longtemps perçues comme épargnées, qui ne semblent pas avancer à la même vitesse que le reste de la société.