dimanche 15 février 2009

Crisis Group encourage les relations américano-syriennes

Dans un nouveau rapport, le Crisis Group examine l'état des relations entre les Etats-Unis et la Syrie. Comme toujours, rapport fascinant aux propositions pertinentes. Dans sa campagne, Barack Obama précisait qu'il voulait relancer les négociations avec la Syrie. Le statut de Damas est quelque particulier aux yeux de Washington. A la fois plus grand allié arabe de l'Iran, puissance interventionniste au Liban, proche allié du Hamas et du Hezbollah, et ambigüe sur son rôle en Irak, la Syrie a connu ces huit dernières années des relations tendues avec l'administration Bush.

Certes, un réchauffement avec la Syrie est le bienvenu, mais le simple fait de le vouloir ne suffit pas. Plusieurs enjeux déjà présents vont encombrer la route :
* Des sanctions financières pèsent sur Damas à la suite de l'assassinat de Rafic Hariri il y a tout juste quatre ans. La Syrie est fortement soupçonnée d'avoir orchestré le meurtre de l'ancien Premier ministre.
* Un passé de huit années difficiles a compliqué les relations diplomatiques. Washington a sévèrement réduit sa présence diplomatique à Damas, en réponse de quoi la Syrie a retiré son ambassadeur du sol américain. Diplomatiquement et politiquement, il faudra du temps pour réinstaurer une relation de confiance, mais également une bonne connaissance du système politique du pays.
* Le contexte régional dans son ensemble. Contexte dans lequel la Syrie semble bien se positionner et donc tout rapprochement devra prendre cet enjeu en compte.

Cela étant le Crisis Group reconnait quelques améliorations indépendantes de la volonté américaine : la reprise des négociations via la Turquie entre Israël et la Syrie (certes interrompues après le conflit à Gaza), le contrôle beaucoup plus strict de Damas de sa frontière avec l'Irak lié à une montée de l'extrémisme sur son sol, un possible renforcement des relations turco-syriennes qui pourraient ombrager les liens avec Téhéran.

Plusieurs recommendations sont faites :
* Etablir un corps de principes fondateurs, dont :
- un soutien à toute négociation de paix.
- un appui à la solution d'un retrait total israélien du Plateau du Golan, d'une garantie de sécurité et de l'établissement de relations normales entre Tel Aviv et Damas.
- aucun compromis sur la souveraineté du tribunal international sur l'assassinat d'Hariri.
- une reconnaissance des gestes positifs de Damas.
* Réinstaurer de bonnes lignes de communication :
- nommer un nouvel ambassadeur
- un respect mutuel dans les relations diplomatiques
- une ligne de communication privilégiée entre Barack Obama et Bachar al-Assad
- prochainement une visite d'un haut représentant militaire pour négocier sur une coopération sécuritaire entre les Etats-Unis, l'Irak et la Syrie.
* Revoir la pertinence des sanctions en fonction d'objectifs politiques claires.

Aucun commentaire:

 

blogger templates | Make Money Online