jeudi 29 janvier 2009

Thomas Friedman et "la solution à cinq Etats"

Ah, Thomas Friedman. C'est un peu grâce à lui qu'est né mon intérêt pour le Proche Orient, à la lecture de From Beirut to Jerusalem (un peu daté aujourd'hui, mais très intéressant). Dans sa dernière chronique pour le New York Times, Friedman nous présente une lettre fictive qu'enverrait le roi Abdallah d'Arabie Saoudite à Barack Obama pour lui proposer un plan de paix. Il est en quatre points et Friedman l'intitule "la solution à cinq Etats".

1. Retrait complet d'Israël de la Cisjordanie et de Jérusalem-est. Tout territoire gardé pour les colons (settlers) sera compensé au centimètre près.

2. Le Hamas et le Fatah forment un gouvernement d'unité nationale. Ce dernier accepte la présence de forces de police égyptiennes pour Gaza et jordaniennes pour la Cisjordanie en vue de sécuriser les frontières. La Palestine signera un programme d'assistance de sécurité de 5 ans avec l'Egypte et la Jordanie.

3. Le retrait israélien se fera sur cette période de cinq ans, à la même vitesse que les Palestiniens parviennent aux standards politiques et sécuritaires acceptés par tous les parties. Les Etats-Unis joueront le rôle de juge.

4. L'Arabie Saoudite prendra à sa charge la totalité du programme agrémenté d'un milliard de dollars à l'Egypte et à la Jordanie en échange de leur engagement dans le programme de sécurisation des frontières. Riyad prendrait également la charge des besoins budgétaires de l'Autorité palestinienne.

Friedman ajoute que le plan se ferait en conformité des résolutions 242 et 338. L'idée est que l'Egypte et la Jordanie étant les deux seuls pays de la région à reconnaître Israël, ils sont le mieux placés pour avoir un rôle dans cette phase de transition. Participation qui permettrait aux Israéliens et aux Palestiniens d'atteindre leurs objectifs respectifs. Ce plan s'inscrit en rupture avec la solution à deux Etats, considérée comme moribonde, car les deux camps n'ont plus confiance.

Il y a intérêt à ce que le prix du pétrole remonte, parce qu'une telle participation financière serait conséquente même pour un pays riche comme l'Arabie Saoudite. La lettre ne fait pas mention du retour des Palestiniens, ni du dossier sur Jérusalem (même si c'est implicite dans le retrait israélien). Plan certes intéressant, mais très utopique, car il faudrait imaginer une distribution des rôles et des pouvoirs complètement différente dans les Territoires palestiniens et en Israël.

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