Tzipi Livni a appelé aujourd'hui à la tenue d'élections législatives anticipées. Elle n'a pas réussi à former une coalition gouvernementale qu'elle pouvait confirmer devant la Knesset. Les élections ne devraient pas se tenir avant la mi-février. La grande question désormais est de savoir si c'est une bonne ou une mauvaise décision.
Soyons partisans et ne prenons en compte qu'une chose : une solution de paix et la création d'un Etat palestinien. C'est clairement biaisé, car la vie israélienne est bien plus complexe que cela et c'est d'ailleurs bien là tout le problème. Néanmoins, aucun candidat sérieux ne peut se présenter sans qu'un plan de paix ne soit au goût du jour.
Cette nouvelle a un aspect positif : la coalition gouvernementale ne sera pas amenée à être tellement écartelée qu'elle piochera très à gauche avec le parti Meretz, qui avait donné son accord, et un parti religieux, le parti Shas ou Yahadut Hatorah, tous deux ont refusé de s'allier avec Livni. C'est une bonne nouvelle, car le parti Shas, dans la coalition d'Olmert, a été un des poisons des négociations sur le dossier palestinien, refusant systématiquement de négocier sur Jérusalem et menaçant de se retirer de la coalition (et donc de l'exploser) si jamais ses demandes n'étaient pas entendues - d'où de malvenus plans d'extensions de colonies.
Toutefois, cette nouvelle peut être problématique. Si l'élection devait se tenir aujourd'hui, à en croire les sondages, le vainqueur serait Benjamin Netanyahu du Likoud. Quand il était premier ministre, il n'a pas insufflé un grand vent de confiance pour la résolution du dossier israélo-palestinien. Autre contexte, autre approche ? Peut-être, mais c'est incertain.
Nous nous retrouverons donc aujourd'hui confronter à une élection à trois : Ehoud Barak pour les Travaillistes, Tzipi Livni pour Kadima et Benjamin Netanyahu pour le Likoud. Les chances de Barak sont très minces ; Livni peut gagner, mais elle devra attirer l'électorat de Netanyahu, ce qui ne sera pas chose aisée. Elle a toutefois l'avantage de posséder une tribune non négligeable pendant encore quelques temps, ce qui lui permettra sans doute de bénéficier de plus de couverture médiatique que son rival. A suivre ...