vendredi 24 octobre 2008

Iran : entretien avec Maryam Radjavi dans Politique Internationale

Je suis tombé un peu par hasard sur un entretien que Maryam Radjavi a donné à Politique Internationale dans le numéro d'été. Elle est une des principales dirigeantes des moudjahedines du peuple, un groupe d'opposition iranien. Elle est également présidente du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI) installé en France. Cet entretien, paru cet été, intervient au moment d'une campagne politique pour faire retirer le CNRI de la liste des groupes terroristes. En août, la majorité des parlementaires français s'est prononcée dans ce sens. Extraits.

P. I. - Croyez-vous à une possible intervention américaine qui viserait à porter un coup d'arrêt au programme nucléaire iranien ? Dans cette hypothèse, faudrait-il, selon vous, que les États-Unis s'impliquent dans le processus de démocratisation comme ils l'ont fait en Irak ?

M. R. - Je vous l'ai dit : nous sommes opposés à toute intervention militaire étrangère. Tout le monde sait bien qu'un nouvel Irak ne mènerait à rien. Encore une fois, c'est le peuple iranien lui-même qui détient les clés de son avenir.
La vraie question n'est pas de savoir s'il y aura une intervention américaine ou non en Iran. La vraie question est de savoir jusqu'où l'Occident continuera à faire des concessions aux mollahs. Quatre ans et demi de négociations sur le nucléaire avec la troïka européenne, puis avec les six puissances dont les États-Unis, n'ont rien donné... si ce n'est la possibilité, pour Téhéran, de perfectionner tranquillement son programme d'enrichissement de l'uranium. Quant au rapport Baker-Hamilton, favorable à un rapprochement avec l'Iran (3), il n'a fait que renforcer l'illusion d'une négociation possible. L'an dernier, à quatre reprises, les États-Unis ont ouvert un dialogue avec l'Iran à Bagdad : en vain. Le seul résultat de ces négociations, c'est d'offrir au régime le temps dont il a besoin pour intensifier son ingérence en Irak !
Dans cette affaire, les pays occidentaux ont mené la politique de la carotte et du bâton mais en offrant toutes les carottes au fascisme religieux et en réservant le bâton à sa principale opposition, c'est-à-dire à nous !

P. I. - Que voulez-vous dire ?

M. R. - Le signe le plus important est l'inscription des Moudjahidine du peuple sur les listes des organisations terroristes (4). Cela a été un facteur déterminant dans la longévité de ce régime. Attention à ne pas répéter les erreurs de l'entre-deux-guerres, lorsque les Européens ont négocié avec Hitler pour tenter de l'apaiser. On sait comment cela a fini !
Plutôt que d'envisager une intervention militaire, l'Occident, en général, et les États-Unis, en particulier, feraient mieux de suspendre toutes les négociations, imposer des sanctions sévères, retirer l'OMPI des listes des organisations terroristes et nous reconnaître pleinement. Tous ceux qui brandissent la menace d'une attaque américaine au nom de la défense de la paix, sans condamner le régime iranien, soutiennent, en réalité, la politique de complaisance vis-à-vis des mollahs.


L'entretien complet est disponible sur le site de Politique Internationale.
 

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