dimanche 7 septembre 2008

Petit tour de table après le sommet France-Syrie-Turquie-Qatar (1er volet)

La visite de Nicolas Sarkozy à Damas a été très largement saluée comme un pas en avant pour la Syrie. Alors que le pays fait partie de la liste des pays sponsors du terrorisme aux Etats-Unis, Paris semble insuffler un nouvel élan diplomatique pour réintégrer Damas dans la cour internationale. Sarkozy semble être friand de ce type d'initiative. Enjeux économiques (c'est très souvent le cœur des déplacements du président français) et prestige international ont une nouvelle fois motivé le chef d'Etat français à rompre la glace qui empêchait une visite à Damas. La dernière date d'octobre 2002, avant que Jacques Chirac ne s'oppose corps et âme à l'ingérence de la Syrie au Liban.

Beaucoup de promesses sont ressortis du sommet France-Syrie ainsi que de la réunion des deux rejoints par la Turquie et le Qatar, deux acteurs négociateurs incontournables dans la région. La Turquie est le médiateur des relations indirectes entre Damas et Tel Aviv. Le Qatar a coordonné l'accord de Doha qui a vu l'émergence d'un compromis sur l'élection d'un Président de la République au Liban.

De plus, la Syrie préside la Ligue arabe, la France l'Union Européenne et le Qatar représentait le Golf Cooperation Council. La presse syrienne a été particulièrement dythirambique à l'égard de ce sommet quadripartite. Un éditorial dans le quotidien syrien Tishreen, détenu par le gouvernement, (traduction de l'arabe par BBC Monitoring) affirmait que cela "était un tournant qui restera dans l'histoire comme un des événements qui a permis le passage d'un stade à un autre", ajoutant qu'il
apparait clairement que la volonté de changement a finalement marqué une victoire tangible vers la création d'un nouveau monde épargné par le chaos, les guerres et des plans destructeurs en proie à l'hégémonie, la domination et la consolidation d'un ordre unilatéral, qui a apporté à l'humanité fléaux et désastres.

Une critique à peine voilée contre les Etats-Unis. Un éditorialiste du même quotidien perçoit le sommet comme une preuve du déclin américain (traduction de l'arabe par BBC Monitoring) :
Le monde mené par une administration américaine sauvage et assoiffé par la guerre et la destruction est en train de changer ; et les forces qui sont restées en retrait lors des tempêtes américaines commencent à revenir sur la scène internationale pour regagner leur rôle et annoncer le rejet de la logique de la force, de l'hégémonie et de l'unilatéralisme, et d'adopter la logique du dialogue et des intérêts mutuels.

Crédit photo : Syrian Arab News Agency

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