Le quotidien anglophone libanais The Daily Star titre un édito, daté du 5 août, que "Le Hamas et le Fatah sont de plus grandes menaces pour les Palestiniens qu'Israël". Le quotidien n'est pas réputé pour être tendre à l'égard de l'Etat hébreu, mais il est vrai que la situation entre les deux factions palestiniennes est problématique.
"C'est une indication accablante de voir à quel point la situation s'est aggravée dans la Bande de Gaza dirigée par le Hamas alors que des militants du Fatah sur place doivent se tourner vers Israël pour se protéger de leurs rivaux palestiniens", lit-on dans les premières lignes de l'édito. Le quotidien appelle à l'entente nécessaire entre les deux groupes. "Trouver une solution à la cause palestinienne demande que toutes les factions maintiennent un semblant d'ordre et gardent les yeux rivés sur un Etat indépendant", écrit le journal. "Le Fatah comme le Hamas ont lamentablement échoué. Les deux ont placé les intérêts partisans avant les intérêts nationaux et donc ont été incapables de maintenir un front palestinien uni."
The Daily Star s'en prend plus particulièrement au Hamas, qui a exacerbé une situation déjà difficile à Gaza. En plus d'un blocus international pesant, le groupe ne respecte pas l'état de droit. Récemment, le Hamas a accusé le Fatah d'avoir posé une bombe à Gaza tuant cinq leaders du groupe et une petite fille. En réaction, le Hamas a lancé une chasse aux sorcières en arrêtant 200 activistes du Fatah. "Des deux côtés de la Palestine divisée", affirme le quotidien, "les civils doivent désormais ajouter le Fatah et le Hamas à la longue liste des menaces pour leur sécurité et leur bien-être".
Rami Khouri confirme que ces affrontements sont "incompréhensibles" dans une tribune au Daily Star mercredi. Le chroniqueur, reflétant la tendance féroce à l'encontre d'Israël, estime que "Israël et d'autres ennemis des Palestiniens seront contents de les [le Fatah et le Hamas] voir s'affronter". L'auteur américano-palestinien considère que les Palestiniens ont toujours manqué d'un bon leadership lorsqu'il a fallu prendre les bonnes décisions et font preuve d'une "immaturité politique", dont Israël, selon lui, est responsable, car l'Etat hébreu a tellement fragmenté la société palestinienne avec ses attaques "brutales" que les groupes palestiniens sont devenus des "desperados prêts à s'affronter pour maintenir une once de contrôle face à leurs vies de plus en plus restreintes et vides".
Le chroniqueur termine sur une note optimiste (un peu trop ?). "Quand ils atteindront le fond - et ils y sont presque - les Palestiniens trouveront de meilleurs dirigeants qui peuvent restaurer cohésion et crédibilité, et le respect de soi-même", espère-t-il.
jeudi 7 août 2008
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