mardi 12 août 2008

Avis militaire : le "surge" a marché

Peter Mansoor est univoque : le "surge" a fonctionné. Le "surge", c'est ce terme difficile à traduire utilisé par les Etats-Unis pour envoyer de nouvelles troupes en Irak. Ce ne sont pas des renforts, ce ne sont pas de nouveaux combattants, c'est une impulsion, en quelque sorte. Bref, le débat ne cesse de se poser à savoir si cette opération a fonctionné. Les uns la félicitent, les autres la trouvent surestimée.

Une chose reste certaine : les Etats-Unis sont entrés en guerre contre l'Irak en mars 2003 et au moins jusqu'en 2006, les voix dissidentes contre cette guerre restaient marginales aux Etats-Unis. Depuis, les critiques pleuvent comme des torrents. Le fait que l'efficacité du "surge" soit débattue est déjà une preuve de sa réussite. En effet, presque toutes les décisions américaines, qu'elles précèdent la guerre ou qu'elles aient été au coeur des stratégies pendant une partie de l'effort militaire, elles sont coupées en charpie. Le "surge", tout comme son instigateur le général Petraeus, trouvent un respect auprès des observateurs, même les sceptiques de l'invasion.

Peter Mansoor n'est pas un sceptique. Il était un proche de Petraeus jusqu'en mai dernier. Il n'est ainsi pas étonnant qu'il plébiscite la réussite de l'opération dans les colonnes du Washington Post. Selon lui, l'amélioration de la sécurité en Irak peut être quasi entièrement imputée au "surge". Il explique qu'avant l'arrivée de Petraeus, l'armée américaine avait tendance a transférer trop vite les responsabilités de sécurité aux Irakiens. Ces derniers étant mal formés, ils étaient rapidement soumis à des dangers élevés qu'ils ne savaient pas affronter.

Le "surge" a soutenu "le réveil sunnite" dans les provinces où Al Qaïda en Irak s'était solidement installé. "Le 'surge' n'a pas créé le premier 'réveil' tribal", écrit Mansoor, "mais il a été le catalyseur de leur expansion et de leur succès final". Des contrats établis avec les Sunnis pour rétablir l'ordre dans ces provinces, l'argent servait à nourrir les familles en attendant un renouveau du développement social et économique. Pour l'auteur, "les paiements ont généralement suivi les rébellions tribales et n'en ont pas été la cause, comme le prétendent certains".

Il étend les mérites du "surge" à une "confiance retrouvée" chez les Irakiens, qui sont prêts à protester contre l'armée du Mahdi dans les provinces chiites, poussant son leader Moktada al-Sadr à déclarer un cessez-le-feu. Ce dernier a pu être tenu en raison de l'amélioration des conditions de sécurité.

Le "surge" coïncide avec une rapide augmentation du nombre de soldats dans l'armée irakienne et les nouvelles troupes peuvent appuyer les Irakiens, les former, les entraîner et de fait améliorer leurs performances et leur efficacité. "La guerre en Irak n'est pas terminée", écrit Peter Mansoor, "mais notre effort de guerre repose sur de meilleures fondations. Au bout du compte, les Irakiens vont évidemment choisir leur futur. Le 'surge' a créé l'espace et le temps pour que la course au pouvoir et les ressources naturelles en Irak jouent un rôle sur la scène politique, avec des mots plutôt que des bombes".

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