Le sujet est complexe. La torture amène-t-elle à la radicalisation ? De quoi débattre pendant de longues heures. Lawrence Wright, dans The Looming Tower, présente le parcours de l'Egyptien Zayman al-Zawahiri, le numéro deux d'Al Qaïda, et montre comment les séances de torture qu'il a subies en prison ont développé sa haine du régime égyptien et l'ont violemment radicalisé. Chris Zambellis, associé dans l'entreprise d'analyse des risques Helios Global, corrobore cette idée dans une tribune publiée sur Terrorism Monitor.
Il montre comment la torture systématique dans les prisons des régimes moyen-orientaux affecte la position américaine. En effet, le soutien indéfectible des Etats-Unis aux autocraties, telles que l'Egypte, la Jordanie et l'Arabie Saoudite, est une source importante de grief contre Washington. De même, ces régimes sont perçus comme "des agents complices de l'ordre néo-colonial américain". Les organisations radicales, notamment celles qui prônent le djihad international, s'opposent fermement aux Etats-Unis, mais plus encore aux régimes apostates dans la région. L'usage systématique de la torture ne vient que renforcer cette position.
Dans les régimes autocratiques, l'usage de la torture est officiellement condamné, mais est présenté comme le fer de lance de la stabilité du pays et de la défense de sa sécurité nationale. Cependant, comme l'explique Zambellis, la vraie raison est "la survie du régime". Les liens existants entre ces pays et les Etats-Unis favorisent les discours radicaux. "La trajectoire actuelle de la politique étrangère américaine au Moyen Orient continuera à servir de cri de ralliement pour appeler les militants à prendre les armes contre les Etats-Unis", conclut l'auteur.
dimanche 6 juillet 2008
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire