lundi 7 juillet 2008

"Démocratisation partielle"

Dans un entretien accordé au site Internet Bitterlemons International, George Giacaman défend que l'expansion démocratique au Moyen Orient ne sera jamais totale. Ce professeur à l'Université Birzeit, près de Ramallah, énumère deux causes principales : les régimes arabes n'autoriseront jamais un tel développement de peur de voir leur autorité mise en danger ; et les Etats-Unis et l'Union Européenne craignent trop les résultats d'élections libres, comme l'a montré l'arrivée du Hamas au pouvoir en 2006.

Giacaman reconnaît qu'il y a eu quelques avancées démocratiques ces dernières années. "Il était de bon ton de penser qu'un certain degré d'ouverture politique en incluant les nouvelles élites dans les prises de décision assurerait une meilleure stabilité", explique-t-il. Il utilise le passé, car ces progrès ont été coupés court. La principale raison : le changement de priorité. Pour ces pays, tels que l'Arabie Saoudite et l'Egypte, les Etats-Unis et l'Union Européenne ont trouvé qu'il était plus important "de les laisser combattre le terrorisme sur leur sol et le djihad global" plutôt que de presser pour plus de démocratie.

Le professeur palestinien part du principe que "l'Occident ne fait pas pression pour la démocratie mais plutôt pour une ouverture partielle des systèmes politiques et un certain degré d'engagement des forces d'opposition au sein du parlement". La crainte est de voir l'arrivée de nouvelles majorités hostiles aux intérêts occidentaux. Il faut trouver un juste dosage entre survie et ouverture politiques. Le dilemme est identique pour les régimes en place. Ils ne peuvent plus se permettre de serrer la visse sans prêter attention aux avis de l'élite éduquée en Occident.

Giacaman estime qu'il n'y a pas eu de changement radical. Un des thèmes récurrents étant le terrorisme qui revient sans cesse et qui légitime "la répression tout en effrayant la population l'incitant à rester tranquille". L'universitaire reste prudent sur de potentiels changements à ce niveau, mais pointe du doigt que l'Egypte est en état d'urgence depuis 26 ans et que cela risque de ne pas pouvoir durer éternellement. J'ajouterais que la situation est tout à fait absurde, mais qu'elle n'est pas prête de changer ; il n'y a aucune force suffisamment organisée pour mener un mouvement de contestation nationale et unie.

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