vendredi 21 janvier 2011

L'Iran : de moins en moins religieux et de plus en plus policier ?

Rahim-Mashaei avec Ahmadinejad


Georges Malbrunot nous livre un article éclairé sur le régime iranien dans Le Figaro d'aujourd'hui.

Il note deux phénomènes importants : le premier est la montée de la "dictature policière", le second - déjà connu - est le "nationalisme religieux".

La dictature policière a lieu à tous les niveaux et muselle la société :
Grâce à ce maillage serré, le contrôle de la rue s'est durci. La presse réformatrice a été muselée. L'opposition est sans voix. Quant aux défenseurs des droits de l'homme, la plupart sont sous les verrous. Mais au-delà de la chape de plomb qui s'abat sur la société, c'est le système institutionnel, qui a été modifié en profondeur. «Il n'y a plus comme avant une multitude de centres de pouvoirs qui se marquaient, constate un diplomate. L'Assemblée des experts et le Conseil de discernement, par exemple, ont perdu de leur influence.» Les pôles qui subsistent tournent autour du guide, du président de la République, de la nébuleuse sécuritaire, et enfin des gardiens de la révolution, que le régime «mouille» dans de juteuses affaires pour qu'ils ne soient pas tentés de le lâcher.
 Le nationalisme religieux évoqué dans l'article est en effet un tournant significatif qui a émergé à la mi-2010. C'est un pari risqué de la part de Mohammed Ahmadinejad qui a suivi les conseils de son proche collaborateur et ancien vice-Président, Esfandiar Rahim-Mashaei, connu pour défendre cette position. D'ailleurs, l'article commet une petite erreur. Rahim-Mashaei n'est plus vice-Président, mais chef de cabinet d'Ahmadinejad. En effet, en juillet 2009, il avait été nommé à ce poste, mais il avait été lourdement contesté par l'establishment religieux et avait quitté cette fonction avant qu'Ahmadinejad ne le nomme à la tête de son cabinet. Georges Malbrunot y va peut-être un peu fort en citant "un diplomate occidental" au sujet de l'état religieux du pays, mais cela reflète bien une nouvelle tendance :
Mais où sont passés les mollahs dans cette nouvelle architecture du pouvoir? Le nombre des représentants du clergé - l'un des principaux piliers de la République islamique - n'a jamais été aussi faible au Parlement. «L'Iran n'est quasiment plus un pays religieux», note un autre diplomate occidental, qui insiste sur cette seconde transformation en profondeur de l'Iran d'Ahmadinejad, le laïc.

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