vendredi 21 janvier 2011

Calcul serré au Liban alors que Jumblatt rejoint l'opposition

Walid Jumblatt a annoncé qu'il soutenait l'axe de la Syrie et de la résistance, en gros l'opposition. Dans une conférence de presse, il a justifié son choix indiquant que le TSL était devenu politisé. Cette décision est extrêmement importante pour la suite, car elle peut déterminer le choix du prochain Premier ministre. Néanmoins, Jumblatt laisse planer le doute quant au rôle qu'il jouera.

A ma connaissance, il n'a pas mentionné explicitement le Hezbollah dans sa conférence de presse et cela est également important - même si le Hezbollah est souvent simplement appelé "la résistance". Les relations entre Jumblatt, plus haut représentant de la communauté druze, et le Hezbollah sont cordiales, mais pas amicales. Ce facteur semble toutefois ne pas avoir pesé autant que le TSL. En effet, il a retenu comme plus problématique la politisation du TSL qui, pour lui, est source de tensions dans le pays.

A priori, il devrait ainsi rallier les trois autres parlementaires de son parti à l'opposition. Pour le moment, on ne sait pas ce qu'il adviendra des sept autres faisant partie du bloc Rassemblement démocratique. La coalition du 14 mars continue d'espérer pouvoir en rallier quelques-uns.

Les calculs se resserrent et la décision pourrait être annoncée lundi lors de la consultation parlementaire demandée par le Président libanais Michel Sleiman. Saad Hariri a annoncé dans un discours hier qu'il se représentait, mais également qu'il accepterait l'issue du vote parlementaire, admettant donc la possibilité de ne pas être réélu. L'opposition devrait, selon toute vraisemblance, nommer Omar Karami. Un nom bien connu de la politique libanaise puisqu'il a déjà été deux fois Premier ministre, une première de 1990 à 1992 et une seconde fois de 2004 à 2005 jusqu'à l'assassinat de Rafiq Hariri. Il est connu pour ses positions pro-syriennes et est un grand partisan du rapprochement avec la Syrie.  

Pour autant, si Jumblatt s'est rallié à l'opposition, il n'en demeure pas moins qu'il ne serait inopiné qu'il repasse du côté de Hariri. Il a bien prévenu qu'il était impossible pour les deux côtés de ne pas s'inclure au sein du cabinet ministériel, ce que l'opposition semble toutefois encline à faire si elle le peut. C'est moins sûr pour Hariri. Par ailleurs, Jumblatt n'a pas indiqué qu'il ne voterait pas pour Hariri lundi, signe peut-être qu'il se réserve le droit de changer de camp dès lors qu'il ne trouve pas son compte dans l'opposition.

Si les parlementaires libanais parviennent à une majorité lundi, le Président Sleiman nommera le Premier ministre et lui donnera pour tâche de constituer un gouvernement, ce qui devrait être coriace.

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