Un article du LA Times daté d'il y a quelques jours retranscrit un phénomène loin d'être inédit, mais toujours intéressant à constater. Etre au pouvoir demande de faire des choix qui peuvent aller à l'encontre des idéaux défendus par un groupe lorsqu'il est dans l'opposition ou la résistance. C'est exactement ce que le Hamas est en train de vivre à Gaza. C'était tout à fait prévisible. Le groupe nationaliste est désormais à la tête de la bande de Gaza et doit de fait gérer les affaires courantes, essayer de maintenir un certain ordre et assurer un ersatz de dynamique socio-économique. Alors que les discours radicaux et tranchants tenus quand le Hamas n'était pas au pouvoir pouvait laisser penser qu'il maintiendrait une position sans concession, il était évident que sur certains points, il allait décevoir ses supporters.
Aujourd'hui, les groupes dans l'opposition estiment que le Hamas a calmé ses ardeurs de résistance à l'encontre d'Israël - on pense aux roquettes qui ne sont pas tirés par le Hamas, mais par la nébuleuse des groupes extrémistes palestiniens. Ne se leurrons pas non plus, le groupe palestinien ne dirige pas la bande de manière démocratique, impose des lois islamiques dures et persévère dans une ligne certes quelque peu assouplie mais encore très ferme à l'égard d'Israël.
Toutefois, il ne faut pas tomber dans un piège maintes et maintes fois répété, qui consiste à décrédibiliser le groupe mal perçu au pouvoir en soutenant les groupes minoritaires plus radicaux que l'on pense pouvoir ensuite contrôler. C'est exactement ce qui s'est passé avec le Fatah et les islamistes dans les années 1980. Pour faire contrepoids à l'influence du Fatah de Yasser Arafat, les Israéliens ont soutenu les islamistes qu'ils estimaient moins dangereux et plus faciles à contrôler. Contrairement à ce qu'on entend communément, Israël n'a pas soutenu le Hamas qui n'existait pas, mais il est fort probable que la position israélienne a permis aux islamistes de s'organiser et à terme de créer le mouvement après la première Intifada. Rapidement, les Israéliens se sont rendus compte que leur politique n'avait pas porté ses fruits.
jeudi 29 avril 2010
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