Le Premier ministre palestinien Salam Fayyad a dévoilé un plan pour construire l'appareil politique d'un Etat palestinien d'ici deux ans. Le document s'intitule "En terminer avec l'occupation et construire l'Etat palestinien". L'idée de Fayyad est de mettre en place des réformes politiques et d'envisager des projets importants pour accélérer le développement économique en se défaisant de la tutelle israélienne et en se désintéressant des avancées dans les négociations avec l'Etat hébreu. "Le programme, qui décrit nos objectifs nationaux et nos politiques gouvernementales, est centré autour de l'objectif de construire des institutions étatiques fortes, capables de subvenir, de manière équitable et efficace, aux besoins de nos citoyens, malgré l'occupation." Cette vision ambitieuse prévoit un Etat palestinien dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-est comme capitale.
Le document s'appuie sur la Déclaration d'Indépendance de 1988 et la Loi fondamentale de 2003 pour définir les contours politiques d'un futur Etat palestinien. Un Etat qui serait régi par les droits de l'homme, la démocratie, la tolérance et la paix, lit-on dans le document. Ce programme s'appuie sur des initiatives antérieures, mais il est beaucoup plus précis que ces prédécesseurs. Chaque ministère est affecté à une série de missions précises pour augmenter les chances de succès.
Bien entendu, pour qu'un tel projet voit le jour, plusieurs paramètres sont à prendre en compte. Il faut un appui de toute la population palestinienne. C'est évident et cela n'est pas acquis. Le Hamas et le Jihad islamique ont rejeté le document de travail. Les deux groupes restent arc-boutés sur des positions qui paraissent arcanes à la lumière de la proposition de Fayyad. Le seul moyen d'atteindre un Etat palestinien est via la "résistance" (entendez pas de négociation, utilisation de la force), a affirmé un porte-parole du Hamas. Mais, pour Fayyad, sa proposition est une autre forme de résistance, non par les armes, mais par le développement de la population palestinienne. "Dessiner les contours d'une Palestine comme un Etat arabe moderne, progressiste et démocratique est une autre forme de résistance", a-t-il expliqué. C'est là toute la subtilité politique du Premier ministre palestinien.
Il aura également besoin d'un soutien israélien. Là, encore, ce n'est pas acquis. Les premières réactions du gouvernement n'ont pas été très encourageantes. Je pense qu'il faudra attendre le retour de Benjamin Netanyahu actuellement en tournée européenne pour voir une position israélienne officielle sur ce sujet.
Il aura également besoin du soutien des pays du Quartet. Par la voie de leur Consul général à Jérusalem, les Etats-Unis ont salué ce document de travail. J'attends de voir ce que les autres vont dire. Pas de réaction en France pour le moment.
J'espère en tout cas que ce document va être considéré à sa juste valeur. Pour le moment, les réactions et même les articles sont (trop) maigres!
jeudi 27 août 2009
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