mercredi 1 juillet 2009

Pourquoi les Arabes ne se révoltent-ils pas comme les Iraniens ?

Rami Khouri pose une question qui fâche : pourquoi les Arabes ne se révoltent-ils pas contre leur gouvernement ? Cette interrogation s'inscrit à la suite des récentes manifestations en Iran. Mais, pourquoi donc ? Après tout, les régimes arabes sont tout aussi autoritaires que le régime iranien, les libertés sont cadenassées, les abus de pouvoir incessants... la liste est longue.

Oui, les populations arabes protestent parfois, mais souvent contre une puissance dominante ou occupante, comme ce fut le cas pour l'Intifada de 1987 et de 2001, ou contre la présence syrienne au Liban, mais pas contre le gouvernement.

Dans une tribune pour Agence Global, Khouri trouve une explication intéressante. Selon lui, le rapport que les peuples arabes ont avec leurs gouvernements centraux est différent. En Iran comme en Turquie, quand le peuple est énervé et qu'il veut des changements, il utilise tous les moyens qui sont à sa disposition. Dans les pays arabes, les populations décident d'ignorer le gouvernement. Ils construisent des structures parallèles qui répondent aux besoins de la population comme un gouvernement le ferait, soit par des organisations islamiques et religieuses - le Hamas et le Hezbollah sont les exemples qui viennent en tête -, des ONG, ou par voie de structure tribale. De plus, estime l'auteur, les pays arabes ne bénéficient de la même histoire d'Etat-nation fort comme l'Iran et la Turquie. En effet, les Etats arabes sont le résultat de créations coloniales.

Khouri estime que cela a également un impact sur la capacité d'action du gouvernement central. Du fait de la multiplication de ces organismes parallèles et donc de l'ignorance de l'action étatique, "les régimes arabes dans une large mesure ne sont pas défiés par leur propre population, ils sont contenus et diminués". Au fur et à mesure alors, les régimes perdent toute crédibilité et marge d'action.

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