jeudi 2 juillet 2009

Israël/Hamas : le mariage impossible ?

Paul Scham et Osama Abu-Irshaid ont publié il y a quelques jours une étude pour le think tank US Institue of Peace dans lequel ils étudient la politique du Hamas vis-à-vis d'Israël. Leur thèse est de dire que le Hamas ne reconnaîtra peut-être jamais Israël, car cela va à l'encontre de ses principaux islamiques, mais l'organisation a donné des signes d'ouverture politique que ni l'Etat hébreu, ni l'Occident ne devrait ignorer.

Les deux auteurs cherchent à expliquer le raisonnement politique et idéologique du Hamas. Idéologiquement, l'organisation n'est pas prête à changer sa charte si problématique. En même temps, elle s'adapte à la réalité. Deux exemples sont fournis. Sans trahir son idéologie islamiste, le Hamas est prêt à accorder une tahadiya (une trêve courte), voire une hudna (une trêve de dix ans). Politiquement, le Hamas serait prêt à accepter un Etat palestinien selon les frontières d'avant la guerre des Six jours.

Pour les auteurs, cela est essentiel et ils ne pensent que le Hamas ira plus loin dans ses concessions. Cette concession est ce qu'ils appelent "la coexistence avec Israël", ou dans les termes du Hamas "la libération par phases de la Palestine". Ils sont bien conscients que toute cette rhétorique peut être perçue négativement, comme le simple fait que in fine l'objectif du Hamas reste la destruction d'Israël. Au contraire, eux voient un changement, certes lent mais existant, de la posture de l'organisation palestinienne.

Un changement qu'Israël et l'Occident doivent apprécier à sa juste valeur. Ils ne demandent pas que ces derniers négocient directement avec le Hamas, ils demandent qu'ils acceptent l'existence de l'organisation palestinienne, qui est loin de disparaître. Ainsi, au loin de lancer des offensives militaires pour détruire le Hamas, les Israéliens devraient prendre une autre direction, celle de l'apaisement. Ne pas reconnaître le Hamas, mais le laisser exister. En conséquence, le Hamas serait plus prompt à rentrer dans un gouvernement de coalition avec le Fatah, qui gèrerait toute la négociation avec Israël. Sur ce dernier point, je pense que les auteurs sous-estiment les nombreux points de contention autre qu'Israël pour former un gouvernement palestinien d'unité nationale.

Un rapport intéressant, car il prend une voie peu empruntée. Ni la destruction du Hamas, ni sa reconnaissance, mais une sorte de "détente" entre les deux, si on veut.

Aucun commentaire:

 

blogger templates | Make Money Online