Michael Mandelbaum n'est pas certain de l'intérêt véritable d'un engagement américain avec les Iraniens dans le contexte actuel. C'est ce qu'il a déclaré lors d'un colloque organisé par Middle East Strategy at Harvard et que l'on peut lire sur le blog du même nom.
Il analyse les analogies éventuelles avec les scénarios Etats-Unis-Cuba, Etats-Unis-Chine et Etats-Unis-URSS. .
* Etats-Unis-Cuba: Washington a maintenu un embargo économique et politique sur Cuba et le résultat s'est couronné d'un échec : l'objectif était d'isoler Cuba de la scène internationale et finalement, cela n'a isolé Cuba que des Etats-Unis. Fidel Castro, et maintenant son frère Raul, est toujours au pouvoir. Mandelbaum voit dans cette analogie la meilleure raison de vouloir l'engagement avec l'Iran. Ni les Castro, ni Téhéran ne semble particulièrement enthousiaste à l'idée de se rapprocher de Washington, ce qui devrait donc pousser les Américains à vouloir établir un dialogue.
* Etats-Unis-Chine : Mandelbaum avoue les grandes vertus de ce rapprochement. Il voit dans ce revirement que l'on doit à Nixon un coup de force géopolitique dont les résultats sont probants et si Téhéran est prêt à mettre en place autant de réformes que Beijing, il faut promouvoir l'engagement, mais les situations sont bien différentes. La Chine de cette époque cherchait le rapprochement pour titiller les Soviétiques peu en vogue à Beijing. Economiquement, Deng Xiao Ping souhaitait une réforme interne. Pour Mandelbaum, aucune de ces conditions n'est réunie en Iran.
* Etats-Unis-URSS : pendant la Guerre froide, les deux superpuissances ont toujours maintenu des contacts. Ils ont été fructueux et cela a notamment débouché sur les traités SALT, puis START après la Guerre froide. Toutefois, Mandelbaum considère que cela est marginal et surtout les relations ont véritablement évolué avec un changement de régime.
Mandelbaum ne considère l'engagement inutile, mais il ne pense pas que ce que les partisans de cette action diplomatique espère puisse arriver avec le paysage actuel. Il ne veut pas l'endosser, ni ne veut lui reconnaître une quelconque vertu, mais Mandelbaum estime que toutes les visions des partisans de l'engagement ne peuvent prendre forme sans un changement de régime à Téhéran.
mercredi 20 mai 2009
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