lundi 16 mars 2009

Le retrait de Khatami est-il bon signe pour Ahmadinejad?

La rumeur sur le retrait de Mohammad Khatami de la course à la présidentielle en Iran se confirme. Plusieurs sources proches de l'ancien président iranien l'affirment. Khatami ne s'est pas encore prononcé publiquement, mais il devrait s'exprimer dans la semaine. Cette nouvelle s'inscrit dans la ligne défendue par le futur ex-candidat de ne pas interférer avec les autres prétendants du camp réformiste. En effet, l'ancien Premier ministre Mir-Hosein Mousavi a annoncé sa candidature le 10 mars dernier par lettre. Khatami a affirmé à plusieurs reprises qu'il ne se présenterait pas si Mousavi le faisait. L'absence de prise de décision de l'ancien Premier ministre a poussé l'ancien Président à annoncer sa candidature au début du mois de février.

L'arrivée de Khatami dans la course avait suscité beaucoup d'espoir en Occident, car il est perçu comme un réformiste. En poste de 2001 à 2005, il a notamment poussé pour un rapprochement avec l'Occident et une plus grande ouverture politique et sociale. Autant de tentatives vaines qui se sont heurtées aux refus de l'Ayatollah Khamenei, le Guide suprême, qui a le dernier mot sur de nombreux sujets, notamment la politique étrangère. De plus, Khatami est populaire en Iran, tout particulièrement chez les jeunes.

Il semble que l'entrée en jeu de Mousavi change la donne. "Le plus important est d'empêcher Ahmadinejad d'être réélu, pas que Khatami soit élu", a affirmé au New York Times l'analyste iranien
Saeed Leylaz. Dès le début, l'ancien Président voulait à tout prix éviter de scinder le camp réformiste. Outre Khatami et Mousavi, Mehdi Karroubi a annoncé sa candidature et ne donne pas signe de se retirer. Toutefois, dans ce climat d'incertitude chez les réformistes, notons que Karroubi a rendu visite à Mousavi dimanche. Rien n'a filtré de cette rencontre.

Mousavi, qui a été Premier ministre entre 1980 et 1988, a géré le pays pendant la guerre contre l'Irak et s'est retiré de la politique depuis cette époque. Il est toutefois resté une personnalité populaire du fait de son leadership pendant cette période difficile pour l'Iran et peut unifier le camp des réformistes et prendre des voix chez les conservateurs. "En suivant le fait que certains conservateurs devraient suivre Mousavi et qu'il croit que le principal défi est de changer les stratégies et les comportements, je préfère que Mousavi, qui est une personnalité populaire et qui peut mieux faire avancer les choses, reste dans la course", aurait affirmé Khatami, selon une source de l'agence iranienne Mehr.

Toutefois, cette annonce ne fait pas l'unanimité. En effet, plusieurs analystes estiment que cette décision va profiter à l'actuel Président Mahmoud Ahmadinejad. "Les réformistes vont perdre. Mousavi et Khatami n'ont pas les mêmes bases sociales, a affirmé l'analyste
Hossein Mirshokuhi à Reuters. Les partisans de Khatami ne vont pas forcément voter pour Mousavi." Après l'officialisation de son retrait, Khatami devrait apporter son soutien à la campagne de Mousavi. Les deux hommes se seraient vus dimanche après la rencontre avec Kourrabi.

L'élection présidentielle, prévue pour le 12 juin, s'annonce particulièrement tendue. La popularité d'Ahmadinejad semble s'échauder, laissant penser qu'un candidat réformiste a des chances de l'emporter. Cependant, il bénéficie toujours d'un soutien quasi-inconditionnel de l'Ayatollah Khamenei et d'une solide base conservatrice.

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