Barack Obama a réalisé une brillante transition. Certes, c'est une aventure que l'on ne peut réaliser qu'à deux et George Bush avait semble-t-il mesuré l'importance d'une transition réussie. Obama a rapidement pris la dimension de sa tache et a nommé ses principaux conseillers et les principaux postes du Cabinet rapidement, beaucoup plus rapidement que ses deux prédécesseurs d'ailleurs. Cela a créé quelques petits hics dans le processus de confirmation. Tom Daschle et William Lynn ont sauté et Timothy Geithner, au poste clé de Secrétaire au Trésor, n'est pas passé loin.
Par contre, en politique étrangère, les postes moins importants, mais cruciaux, ont connu quelques revirements. Dennis Ross n'est toujours pas officiellement nominé. Aux dernières nouvelles, les uns le voient comme l'homme de main de Washington sur l'Iran avec une ouverture sur l'Irak. Les autres le voient comme un "conseiller stratégique" sur la région au Département d'Etat. Pourquoi tant de mystère autour de cette décision que l'on pensait déjà acquise ? Il semblerait que Ross puisse être sujet à des poursuites judiciaires. Pour faire court, il est président d'un think tank israélien. Selon le Foreign Agents Registration Act, toute personne ayant des activités pour le compte d'un pays étranger et qui rentre en contact avec les autorités américaines doit déclarer ses activités. Ross n'a jamais signé de document sous cette jurisdiction, ce qui peut poser un problème. Le souci étant que cela court depuis plusieurs semaines maintenant et les éléments arrivent au compte-gouttes.
Mais, Ross, c'est du divertissement à côté du Général à la retraite Anthony Zinni. Sa frustration est telle qu'il a décidé de s'exprimer publiquement. Il devait être nommé ambassadeur des Etats-Unis en Irak. Ryan Crocker, actuellement en poste, prend sa retraite. Zinni a été contacté par James Jones, le Conseiller en sécurité nationale d'Obama. Les deux sont apparemment amis. Zinni connait bien la région. Il a servi pendant l'Opération Provide Comfort en Irak en 1991. Il est l'instigateur de l'Opération Desert Fox en 1998 sur l'Irak. En 2002, il a été nommé émissaire spécial sur le dossier israélo-palestinien. C'est un des premiers pro-Bush à avoir critiqué la politique de l'ancien Président au moment de la guerre en Irak dans ses mémoires Battle Ready. Zinni était donc un choix sensé.
Alors que tout semblait prêt et après avoir reçu les félicitations de Joe Biden, il n'a plus eu de nouvelles jusqu'au jour où il apprend que le poste ira finalement à Christopher Hill qui s'occupe des négociations sur la Corée du Nord. Les spéculations vont bon train sur les raisons de ce volte-face. The Cable cite plusieurs sources qui vont dans différentes directions. Certains expliquent qu'il n'était pas envisageable que l'ambassadeur américain à Bagdad soit l'ancien numéro 2 de Dyncorp, un des poids lourds de la sécurité privée qui a des centaines de millions de dollars de contrats en Irak. D'autres voient une autre raison. Le Général Karl Eikenberry, actuellement à l'OTAN, va devenir le nouvel ambassadeur américain à Kaboul. Il aurait été malvenu pour les Etats-Unis d'avoir deux militaires à des postes-clés de la diplomatie américaine actuelle. Cela vaut d'autant plus en Irak que Washington veut instaurer un autre type de relation avec Bagdad qui ne soit pas fondé sur la présence militaire américaine dans le pays. D'autres croient que le corps diplomatique a fait pression pour que ce soit l'un des leurs qui récupèrent le poste.
Le fait reste que Zinni ne sera pas à Bagdad et que Hill succèdera à Crocker. Hill n'a aucune expérience dans la région. Il a passé une bonne partie de sa carrière en Asie. Certes, il était en poste au Kosovo et a participé à de nombreuses négociations, ainsi qu'en Corée du Nord pour négocier le désarmement du pays. Deux situations complexes, mais qui ne sont pas forcément la porte d'entrée adéquate sur le Moyen Orient.
Selon The Cable, les postes moins importants de l'administration sont soumis à de nombreux flip-flops de dernière minute. David Axelrod, très proche conseiller d'Obama, aurait mis son véto à plusieurs nominations. A suivre...
lundi 9 février 2009
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