Le numéro de mars/avril de Foreign Affairs est en ligne. D'excellentes choses comme toujours sont au programme. Plusieurs articles retiennent mon attention :
- "The Precedents of Withdrawal" de Bennett Ramberg. Dans le contexte du discours de Barack Obama ce matin sur le retrait américain d'Irak, cet article tombe à point nommé.
- "How Development Leads to Democracy" de Ronald Inglehart and Christian Welzel.
- "Free at Last?" de Bernard Lewis. A 82 ans, il est toujours présent. Irréductible. Fidèle au poste.
- "Missing Peaces" de Michael D. Bell, Daniel C. Kurtzer, et Prem G. Kumar. Ce sont deux réponses à un article du précédent numéro de Richard Haass et Martin Indyk.
* La première de Bell et Kurtzer se focalise sur Jérusalem. Prenant en compte le fait que Jérusalem est le point de contention sur lequel de nombreuses négociations butent invariablement entre Israéliens et Palestiniens, les deux auteurs estiment qu'il faut adopter une nouvelle approche. Au lieu de s'évertuer sur qui aura la souveraineté sur la Vieille Ville - car c'est bien là que se trouve le problème - Bell et Kurtzer conseillent l'implication d'un tiers-parti, une autorité autonome et neutre nommée par les Israéliens et les Palestiniens et qui aurait autorité sur la zone. Elle s'intitulerait Old City Special Regime (OCSR) - déjà un acronyme, c'est essentiel ! L'objectif serait de construire une confiance entre Israéliens et Palestiniens sur la question. Sur le papier, ça a l'air très alléchant, mais une question se pose : combien de temps resterait cette autorité ? Les auteurs écrivent que "les questions de souveraineté ne seraient pas abandonnées, mais différées". Jusqu'à quand ? Les sites religieux, qui font tant débat, ne vont pas soudaienement disparaître.
* La seconde de Kumar se penche sur la question de la paix avec la Syrie. Il soutient que cela sera plus difficile qu'on ne le pense d'éloigner Damas de Téhéran et qu'il faut que la Syrie soit certaine de gagner plus en quittant sa relation spéciale avec l'Iran qu'en la conservant. Il fait alors entrer en jeu les Etats-Unis, dont le rôle serait en gros de débroussailler le chemin d'une réintégration pleine et assurée de la Syrie dans la communauté internationale. En gros, Israël et la Syrie négocient directement et Washington se charge de préparer tous les avantages pour Damas (fin des sanctions, intégration à l'OMC, plus de liens commerciaux avec l'Occident, récupération des Plaines du Golan, aides économiques et militaires en partenariat avec les Européens, retrait de la liste des sponsors du terrorisme...). Un plateau d'or! La question se pose : quoi d'autre ? La paix a un prix, mais ce que propose Kumar est de tout jeter sur le ring d'entrée de jeu. La question qu'il ne se pose pas : si les Syriens peuvent douter qu'ils ont un intérêt à rentrer dans des négociations avec Israël au détriment de leur relation avec l'Iran, les Israéliens, les Etats-Unis et l'Europe peuvent également douter que la Syrie coupera absolument tout pont avec Téhéran, le Hezbollah et le Hamas et arrêtera d'interférer dans les affaires libanaises. De fait, si l'Occident jette toutes ses atouts d'entrée de jeu, que lui reste-t-il après ?
- "Adrift of the Nile: The Limits of Opposition in Egypt" de Steven A. Cook. Cook est une star montante sur le Moyen Orient. Chercheur au Council on Foreign Relations, tout ce qu'il publie est pertinent. Cette note de lecture ni coupe pas. Il traite ici d'un ouvrage de Bruce K. Rutherford intitulé Egypt After Mubarak: Liberalism, Islam, and Democracy in the Arab World. L'ouvrage a l'air très intéressant, mais lisez déjà la note de lecture tant elle est dense, riche et claire.
J'attends que les différents services de consultation de revues académiques mettent ce numéro en ligne pour pouvoir le lire, parce que les articles qui m'intéressent sont restreints aux abonnés.
vendredi 27 février 2009
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