Hier, plusieurs roquettes Katioucha sont tombées sur le nord d'Israël en provenance du sud-Liban, le bastion du Hezbollah. Depuis le début du conflit à Gaza, une des questions en trame de fond était de savoir si le front au nord allait être ouvert. Ehud Barak avait dit qu'Israël n'avait pas d'intention de s'engager dans le nord et il reste prudent sur la position a adoptée suite à ces roquettes, car il est possible que le groupe libanais ne soit pas responsable.
Le Haaretz indique que le groupe libanais a nié toute responsabilité dans ces tirs et le journal israélien estime qu'il y a plus de chances que ces actes émanent d'un groupe palestinien inspiré mais pas commandé par le Hezbollah. (Nasrallah aurait probablement tiré un peu plus de roquettes qu'une petite poignée s'il voulait marquer l'engagement de son organisation)
Dans le Times, Robert Worth a publié une très bonne analyse il y a quelques jours sur la position du Hezbollah. Certes, Hassan Nasrallah a condamné férocement l'offensive israélienne, mais pour autant, il ne semble pas enclin à lier les paroles aux actes, ce qui lui a été reproché dans la presse arabe. Worth énonce plusieurs raisons :
* Nasrallah ne veut pas d'une confrontation, car la précédente a déjà été très violente. A la suite du conflit en 2006, il affirmait que le Hezbollah avait gagné, mais, il avait également ajouté - on l'oublie souvent - qu'il n'aurait pas capturé de soldats israéliens s'il avait su ce quoi il exposait le sud-Liban.
* Le Hezbollah croit encore à une victoire possible du Hamas et n'a donc pas de raison de s'engager. Worth cite Amal Saad-Ghorayeb, qui a écrit plusieurs ouvrages sur le Hezbollah, estimant que si le Hamas perdait, l'organisation libanaise n'aurait pas d'autre choix que de s'engager. L'idée étant que ce conflit n'est pas uniquement un conflit entre Israël et le Hamas, mais un conflit entre Israël et tout le front de résistance (Hamas, Hezbollah, Syrie et Iran - cf. article de BBC sur l'Iran).
Sur le toujours très pertinent blog Abu Muqawama, on peut lire d'autres raisons très recevables :
* Le Hezbollah est implanté en politique intérieure et doit donc faire attention de ne pas s'engager dans des actes qui pourraient lui revenir comme un boomerang.
* Il est envisageable que l'Iran ait conseillé au Hezbollah de se tenir à l'écart de tout engagement frontal avec Israël.
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