jeudi 30 octobre 2008

Une menace persistance d'Al Qaïda au Yémen

La Nine/Eleven Founding Answers Foundation a rendu public la traduction d'un entretien donné par Abu Hammam Al Qahtani au magazine Sada al-Malahim, l'organe de communication d'Al Qaïda au Yémen, en janvier dernier. Dans cet extrait, il explique son choix de mener le djihad au Yémen et en Arabie Saoudite plutôt qu'en Irak ou en Afghanistan.

Q: Pourquoi avez-vous choisi le djihad dans la Péninsule Arabique plutôt que d'aller en Afghanistan ou en Irak par exemple ?
A : J'ai fait ce choix pour deux raisons. Tout d'abord, pour une raison religieuse, comme le Tout puissant l'a dit : "Combat ceux qui ne croient pas et qui sont près de toi, et laisse leur trouver la rudesse en toi", et pour obéir au messager d'Allah, que la paix et la prière d'Allah soient sur lui, qui a dit : "Conduit les polythéistes hors de la Péninsule arabique", et ... pour purifier la Péninsule et le berceau [de l'islam] des désacralisations des polythéistes et des hérétiques. La deuxième raison est un raisonnement militaire : si les intérêts de l'ennemi dans la Péninsule arabique sont dévastés, son accès au pétrole est interrompu et les raffineries de pétrole mises hors d'usage, cela provoquera l'effondrement de l'ennemi - et ils ne seraient pas seulement forcés de se retirer d'Irak et d'Afghanistan, mais en plus ils feront face à un effondrement total. Si [ton ennemi] venait à être violemment touché en plusieurs endroits, alors il se disperserait, ferait demi-tour et fuirait désespérément de la terre des Musulmans la queue entre les jambes.

Le Yémen est un pays qui connait une présence d'Al Qaïda bien implantée et capable de lancer des attaques. Gregory Johnsen, un expert sur le Yémen, écrit dans CTC Sentinel que le coup de filet des autorités yéménites en août dernier a certes été un coup d'arrêt pour l'organisation, mais que certains éléments étaient troublants et que "L'Organisation d'Al Qaïda pour le djihad dans la péninsule arabique : les brigades des soldats du Yémen", de son nom complet, était loin d'être exterminé.

Il est vrai qu'un des chefs de la cellule yéménite, Hamza Al-Qaâti, a été officiellement tué par les autorités locales et que plusieurs autres dirigeants importants sont en fuite. Toutefois, Johnsen souligne deux points importants :
* parmi les sept suspects tués dans le raid du mois d'août, seul le chef de la cellule était connu des services de police, ce qui pourrait être l'indicateur que l'organisation a su se répandre au sein de la population.
* de nouvelles tactiques sont évoquées sur les sites djihadistes pour éviter un affaiblissement à terme des Brigades des Soldats. La stratégie serait de s'attaquer aux dirigeants des services de sécurité, indication qu'une présence sur le territoire se veut toujours menaçante.

Le Yémen est un pays fragmenté, pauvre, corrompu ; un pays où le gouvernement n'a pas l'emprise sur la totalité du territoire et où Al Qaïda est solidement installé.
 

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