lundi 13 octobre 2008

Et si la Syrie était responsable des attentats en Syrie...

La Syrie a été secouée par plusieurs attentats retentissants cette année. Des personnalités très haut placées, secrètes et très protégées. Les informations sur ces différentes attaques sont incroyablement ténues, car la Syrie demeure un pays où l'information circule très peu. Les rumeurs vont donc bon train. Deux rumeurs semblent persistantes : l'une indique la résurgence de groupes proches de la mouvance Al Qaïda, l'autre penche vers une implication des services de sécurité syriens.

Sur le blog du Moyen Orient du Time, Andrew Lee Butlers "fait de l'astrologie" et estime que l'attentat à la voiture piégée du 27 septembre pourrait avoir été commandité par des Islamistes sunnites. Il note en effet que la répression des années 1980 contre les mouvements radicaux en Syrie s'est atténué depuis que les Saoudiens font du business à Damas et ont pu ouvrir mosquées et associations charitatives (souvent le meilleur moyen de cacher des fonds crapuleux destinés à des organisations radicales). De plus, depuis le début de la guerre en Irak et l'attitude vindicative de l'administration Bush à l'égard de Damas, la Syrie est devenue un point de passage des extrémistes en route pour se battre en Irak. Peut-être une vengeance des répressions passées ?

Il y a également la possibilité que les Sunnites radicaux au Liban ont voulu envoyer un message aux autorités syriennes : pas de menace après que Damas a, selon certains rapports de presse, lancé une offensive dans le nord du Liban à l'encontre d'extrémistes sunnites.

Mais, Olivier Guitta, fellow au think tank The Foundation for The Defense of Democracies, dresse un portrait plus large des récents évènements en Syrie en les liant tous ensemble. Dans une tribune publiée le 6 octobre pour The Middle East Times, il explique que cette série de soudains revirements dans un des pays les plus sûrs du monde serait orchestrée par Damas pour faire le ménage. Selon lui, le dirigeant Bashar al-Assad a une peur vicérale du rapport de la commission du tribunal pour le jugement de Rafic Hariri. Il semblerait qu'il établisse des liens entre le meurtre de l'ancien premier ministre libanais et les services de sécurité syriens.

Ainsi pour Guitta, l'attentat en février dans un quartier hyper-protégé de Damas contre Imad Moughniyah, un des terroristes les plus recherchés et les plus inconnus de la planète (le numéro 1 avant que Ben Laden ne prenne sa place), l'éviction du pouvoir du chef des services secrets Assef Shawqat, l'attentat en vacances du toujours très entouré Général Muhammad Suleimen, proche conseiller d'Assad, le 1er août par deux snipers et enfin l'attentat à la voiture piégée du 27 septembre qui parmi les 17 victimes a tué le Brigadier Abdel Karim Abbas, apparemment suspecté par le tribunal international, rentreraient tous dans une stratégie de Bashar al-Assad : effacer toute trace de lien entre al-Assad et le meurtre d'Hariri.
 

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