Dennis Ross, ancien conseiller de Bill Clinton sur le Moyen Orient, écrit dans une tribune accordée au Washington Post, que la Secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice devrait réorienter ses efforts sur le problème de la succession au poste de président palestinien.
Le mandat d'Abou Mazen se termine le 9 janvier 2009. Récemment, il a indiqué qu'il avait l'intention de rester à son poste jusqu'aux élections parlementaires de 2010, estimant que les élections présidentielles devaient se tenir en même temps que les élections législatives. Il avait déjà évoqué l'idée il y a quelques mois. Il a même présenté un décret à ce sujet. Dans le même temps, le Hamas a fait savoir qu'il ne reconnaîtrait l'autorité d'Abbas après le 9 janvier.
Cela pourrait donc précipiter les Territoires palestiniennes dans une nouvelle crise autant politique que, ne l'espérons pas, militaire. Les Egyptiens semblent en voie de proposer la constitution d'un gouvernement transitoire purgé de membres des factions rivales Fatah et Hamas en attendant la tenue d'élections anticipées.
Dans une tribune publiée hier, Dennis Ross présente deux autres alternatives. Avant tout, il estime que Condi Rice se focalise sur le mauvais dossier, en l'occurrence d'amener Palestiniens et Israéliens à s'accorder sur des questions aussi épineuses que Jérusalem et le retour des réfugiés. "Bien que cela soit désirable, cela ne fait pas partie jeu", juge-t-il, ajoutant que les deux seules personnes qui croient à un accord immédiat sont Rice et le Premier ministre israélien Ehud Olmert.
Ross pense que la réunion à l'ONU à la fin du mois constitue le moment parfait pour négocier avec les dirigeants arabes sur la question de la présidence palestinienne. Tous seront à New York et selon Ross, aucun n'a intérêt à voir un vide politique s'installer en Palestine et pas plus ce vide comblé par le Hamas.
Deux possibilités font donc jour pour Ross :
* Que le Quartette s'accorde avec les pays arabes pour appuyer le décret d'Abbas que les présidentielles doivent se tenir en même temps que les législatives, ce qui donnerait "une couverture et une raison [à Abbas] de rester au pouvoir".
* Que le Quartette et les pays arabes soutiennent l'idée que des élections présidentielles ne pourront se tenir qu'une fois que la sécurité à Gaza le permettra. Cela impliquerait une présence des forces de police de l'Autorité palestinienne et d'observateurs internationaux sur place.
Sans favoriser l'une des deux options, Ross semble pencher pour la seconde, car elle mettrait le Hamas sur la défensive. "Le Hamas devrait soit permettre une certaine présence de l'Autorité palestinienne et d'observateurs pour les élections, soit la bloquer et perdre toute légitimité pour sa cause ou ses attaques contre Abbas", avance-t-il.
mardi 16 septembre 2008
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