dimanche 17 août 2008

Hostilité iranienne contre ses voisins du Golfe

Deux commentaires se sont récemment fait écho dans la presse arabe. Tareq Alhomayed dans Asharq Alawsat et Joseph Kechichian dans Gulf News. Le sujet : la méprise iranienne à l'égard de ses voisins du Golfe. Lors d'une récente conférence, Manuchehr Mohammadi, un ministre adjoint (difficile de savoir comment traduire "deputy foreign minister for education and research") a soulevé "la déception" des pays du Golfe en affirmant que la stabilité dans la région ne pouvait se faire tant que les royautés seraient au pouvoir.

Selon la presse iranienne, il aurait dit que "le Moyen Orient restera un centre de développement et de crises tant que les régimes royaux dans le Golfe restent en place, et les conflits ne seront pas résolus sans la disparition de ces régimes traditionnels". Il y a quelques jours, il a tenu, par voix de presse, à nier ces propos.

Le secrétaire général du Golf Cooperation Council, organisation qui réunit les pays du Golfe - à l'exception de l'Iran -, a fait part de sa "déception" à l'encontre de ces affirmations officielles. Alhomayed est déçu de la tiédeur de la réponse : "Quand les pays du Golfe ont-ils déjà cru que le régime iranien les percevait comme des voisins ou avec respect ?" Le rédacteur en chef de Asharq Alawsat rappelle que le GCC a été fondé justement pour lutter contre l'influence iranienne au moment du conflit Iran-Irak. Joseph Kechichian remarque que l'Iran n'a cessé d'interférer dans les affaires des pays du Golfe. Par exemple, en 1981, l'Iran a fomenté un coup d'Etat au Bahrein pour assassiner le Sheikh Eissa et instaurer une théocratie.

Les deux commentateurs expliquent qu'il fait partie des objectifs de la révolution iranienne d'étendre la ferveur révolutionnaire et d'installer des régimes théocratiques. Y renoncer signifierait un abandon de la révolution, ce qui est "impensable" pour Alhomayed.

Ils s'accordent également sur le manque d'engagement et de clarté dans les positions des pays du Golfe sur les affaires régionales, laissant carte blanche à l'Iran pour répandre sa présence au Moyen Orient, que ce soit en Irak, au Liban ou en Palestine.

Cela va de pair avec l'attitude à adopter face à Téhéran. "Les peuples du Golfe doivent déterminer s'ils sont des Arabes apeurés par l'Iran ou des Arabes dévoués à la stabilité de leur territoire et de leur peuple", juge Alhomayed. Kechichian abonde dans le même sens, conseillant aux pays du Golfe d'adopter une position forte et mettant des mesures de rétorsion contre des ingérences iraniennes, sans provoquer outre-mesure leur voisin. "L'Iran est une puissance importante qui mérite d'être traitée avec le plus grand respect, mais seulement si elle traite ses voisins arabes du Golfe dans le même sens", estime-t-il.


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