lundi 30 juin 2008

Abscence des Américains, mais pas inutilité de leur rôle

Brian Katulis et Maria Rudman écrivent dans une tribune publiée par la newsletter Middle East Progress que les Etats-Unis conservent un rôle essentiel dans la politique du Moyen Orient. Si cette prise de position peut paraître étonnante quand les Américains sont engagés en Irak, quand la Secrétaire d'Etat Condoleezza Rice ne cessent de se rendre dans la région, quand Barak Obama, candidat démocrate à la présidence américaine, annonce une tournée au Moyen Orient.

Pourtant, plusieurs récentes avancées dans la politique régionale se sont conclues sans intervention de Washington. Le premier concerne l'accord trouvé entre les différentes factions politiques libanaises sous la houlette du Qatar. Puis, la Turquie a relancé les négociations de paix entre Israël et la Syrie officiellement gelées depuis sept ans. Enfin, l'Egypte a réussi à trouver un terrain d'entente entre le Hamas et Israël pour que les deux parties décrètent un cessez-le-feu.

Certes, aucune de ces étapes n'est irréversible - preuve en est avec le cessez-le-feu entre Gaza et Israël. Il n'empêche que la diplomatie américaine est absente de ces occasions. Pour les chercheurs du think tank américain The Center for American Progress :
L'absence troublante des Etats-Unis ne doit pas suggérer qu'ils sont inutiles ou incapables ; plutôt cela doit renforcer l'idée que pour aboutir à des progrès et à une stabilité dans la région, une Amérique qui s'allie avec d'autres pays, qui garde un œil sur l'horizon et qui aide à diriger les négociations est essentielle.
Une critique que les deux auteurs ne formulent pas, mais tout l'indique, est que les Etats-Unis doivent travailler avec des partenaires dans la région, plutôt que de faire cavalier seul. Les Etats-Unis ont besoin "d'une gestion détaillée des différents champs d'action au Moyen Orient - et une vision de la destination finale - ce qui a clairement manqué".

Ils tiennent également à souligner que les enjeux actuels ne peuvent être jetés sur la prochaine administration américaine comme une patate chaude. Sept mois sans activité diplomatique, c'est impensable, affirment-ils. Les auteurs ne prônent pas des actions de grande envergure qui pourraient seller l'héritage de George Bush. Au contraire, ils envisagent une diplomatie des petits pas. Sur l'Iran par exemple, ils encouragent les Américains à continuer de travailler avec plusieurs pays occidentaux sur des sanctions à l'ONU comme des sanctions économiques, mais insistent qu'il faut coordonner les efforts avec les puissances régionales, notamment la Turquie et l'Arabie Saoudite. Sur la question israélo-arabe, Katulis et Rudman estiment que l'administration Bush doit continuer à essayer de trouver un accord d'ici à la fin de l'année mais également préparer les différents acteurs régionaux à une transition avec la prochaine administration toute en douceur si les négociations actuelles n'aboutissent pas.

Ils concluent en affirmant que la diplomatie américaine dans la région ne peut fonctionner que si le gouvernement, à Washington, "prête attention aux détails et que s'il a une approche globale - assurer la coordination entre les différents départements (ministères), la responsabilité pour les actions prises et le suivi adéquat des mécanismes". Pour réussir, les Américains doivent s'attarder sur "les petits détails autant que sur l'objectif final pour atteindre ce dernier".

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